MULLER Étienne

Par Jean-Marie Conraud

Né le 18 février 1918 à Mulhouse (Haut-Rhin) ; mort le 29 juin 1981 à Ostwald (Bas-Rhin) ; dessinateur industriel ; permanent de la JOC pour le Bas-Rhin ; militant syndicaliste à la CFTC-CFDT ; conseiller municipal d’Otswald.

Fils d’un dessinateur industriel, Étienne Muller fit ses études primaires à Graffenstaden et fréquenta ensuite le lycée technique de Strasbourg où il obtint son brevet en 1934. Il fut embauché à la SACM Graffenstaden (locomotives et machines-outils) comme dessinateur industriel. Il y allait y rester jusqu’à son arrêt pour maladie en 1979.

Des contacts avec des jocistes de l’usine où il travaillait l’avaient incité à rejoindre la JOC. En 1938, il adhéra à la section JOC de Graffenstaden, paroisse où il participait déjà aux activités d’un cercle de jeunes gens. Il développa son action militante aussi bien à l’usine, qui employait près de trois mille personnes, que dans la paroisse. Il dut cesser officiellement cet engagement avec la guerre et l’annexion de l’Alsace, mais la poursuivit néanmoins clandestinement. N’ayant pas été incorporé dans la Wermacht, il assura la liaison entre les jocistes qui étaient encore présents dans l’entreprise.

À la Libération, il fut sollicité par Théo Braun pour devenir permanent chargé de suivre les sections jocistes du Bas-Rhin. Pendant cette période d’immédiat après-guerre, l’équipe de permanents pour l’Alsace était composée de Théo Braun à Strasbourg, de Paul Fritsch à Mulhouse et de René Roesch* dans les mines de potasse ; Eugène Kurtz les rejoignit à la fin de l’année 1946. Les aumôniers fédéraux étaient à ce moment-là le père Seemann pour le Bas-Rhin et le père Lidy pour le Haut-Rhin. Étienne Muller eut pour mission de reconstituer les sections jocistes à partir des éléments qui avaient assumé des responsabilités avant guerre. Il fut également chargé de l’accueil des enrôlés de force dans la Wermacht et des jeunes libérés des camps de prisonniers russes. Il anima ensuite des actions destinées aux apprentis. Il quitta la JOC pour se marier en octobre 1946 avec Marguerite Antoine, militante jociste de Colmar. Ils eurent huit enfants.

Après son mariage, il reprit son travail de technicien à la SACM où il s’engagea à la CFTC puis à la CFDT. Il fut à l’origine de la création en 1946 de la section CFTC dans une entreprise où la CGT était toute puissante et où existait un syndicat autonome qui regroupait essentiellement des employés et des cadres aux ordres de la direction. Étienne Muller fut aidé par Eugène Kurtz qui avait rejoint l’entreprise en 1950. Ils furent parmi les premiers responsables CFTC en Alsace à proposer l’unité d’action avec la CGT. Cette orientation fut jugée scandaleuse Henri Meck*, député MRP.

Bien qu’Étienne Muller évitât toute activité politique, il fut élu conseiller municipal d’Otswald en 1967, mais sans étiquette. Son épouse, Marguerite Muller, fut une militante dynamique de l’Association populaire familiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147637, notice MULLER Étienne par Jean-Marie Conraud, version mise en ligne le 4 juillet 2013, dernière modification le 4 juillet 2013.

Par Jean-Marie Conraud

SOURCE : Renseignements communiqués par sa famille.

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