MARTIN Roger, Édouard [dit Faubert]

Par Daniel Grason

Né le 27 novembre 1912 à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; tourneur-outilleur ; militant communiste ; résistant membre des FTPF.

Fils d’Édouard, plaqueur sur métaux et d’Augustine, née Veudart, journalière, Roger Martin demeura 5 rue Montaigne à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine). Á l’issue de l’école primaire il obtint le CEP. De la classe 1932, recrutement de Cherbourg, il s’engagea dans la Marine de 1932 à 1934. Il épousa Lucie Genin le 6 août 1933 en mairie de Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), un enfant naquit en 1935. La famille vivait dans un pavillon 5 rue Jean-Jaurès à Bezons (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). De 1936 à 1939, il milita au Parti communiste à la cellule du Centre à Colombes.
Pendant la guerre, il a été mobilisé au Dépôt des équipages de la Flotte à Cherbourg. Démobilisé, il travailla pour une entreprise Allemande en Pologne. Á son retour, il exerça son métier de tourneur-outilleur aux Établissements Jumo à Argenteuil.
Au début de l’année 1943, il adhéra au Front national de lutte pour l’indépendance de la France, Roger Martin devint commissaire aux effectifs de la région 71 ex. P6. Le 2 septembre 1943, un bombardement détruisit le pavillon d’Argenteuil, le couple déménagea au 5 rue Montaigne à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine). Trois FTP « Le Grand » Robert Hildebrandt, Cadeau » et « Leblanc » aidèrent le couple. Le 7 octobre il avait rendez-vous avec Aldabert Roussel, quatre inspecteurs de la BS1 les appréhendèrent sur la voie publique, chacun avec une bicyclette à la main.
Fouillé Roger Martin portait sur lui deux feuillets manuscrits dont l’un portait l’adresse d’un restaurant allemand, un cahier de feuilles de papier à cigarettes portant des annotations. Des policiers allèrent perquisitionner son domicile, un billet manuscrit glissé sous la porte d’entrée demandait à Lucie Martin de prévenir au plus tôt « Le Grand ». Dans le pavillon était saisi : six tampons en caoutchouc, une petite imprimerie de bureau, des carnets annotés et une enveloppe contenant une lettre.
Roger Martin était noté aux archives des Renseignements généraux dans une note du 27 mars 1942 : « Militant de l’ex-parti communiste, radié de l’affectation spéciale le 2 mai 1940 pour indiscipline. Nombreuses brochures communistes découvertes au cours d’une perquisition par la Gendarmerie de Courbevoie. Martin était membre de la Section de Courbevoie de l’ex. Parti communiste. Il n’a rien renié de ses opinions et serait capable, le cas échéant, de prendre part à une agitation révolutionnaire. »
Des documents relatifs aux effectifs de la région 71 étaient saisis, ainsi que divers tampons et des jeux de caractères en caoutchouc servant à confectionner des papillons. Roger Martin emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police fut interrogé.
Il déclara aux policiers qu’il avait été recruté par « Jean » avec qui il travaillait chez Jumo. Il eut un contact avec « Cuvier », le Responsable politique pour la région Ouest, il demanda un temps de réflexion. Roger Martin accepta en mai 1943 la responsabilité de Commissaire aux effectifs sans entrer dans la clandestinité. Au moment de son arrestation il était en congé depuis trois semaines, arrêt qu’il avait obtenu de la direction de Jumo, à la suite d’un bombardement qui toucha son pavillon.
Il n’était pas affirma t-il encore permanent de l’organisation, mais il en connaissait les rouages, il savait qu’il y avait un dépôt d’armes à Michery près de Pont-sur-Yonne. Il déclara : « Je n’ai accepté les propositions qui m’étaient faites pour ma femme, que lorsque j’ai été à bout de ressources. » Roger Martin a été battu à de multiples reprises (une demi-douzaine de fois). Il savait que sa femme qui n’avait pas encore prit sa fonction d’agent de liaison avait été interpellée. Plus grave, il connaissait le nom du docteur qui exerçait à Asnières qui avait prévenu l’organisation.
Le 14 octobre 1943 les policiers organisèrent une confrontation entre Roger Martin et Maxime Védy dit « Le Hêtre ». Les deux hommes ne s’étaient jamais rencontrés, Roger Martin n’avait pût se rendre pour cause d’arrestation, le 7 octobre 1943 au Pecq, à la descente du train de 9 heures 20. Maxime Védy fit face : « Je ne connais pas l’individu que vous mettez en ma présence, je répète que je ne suis jamais allé à Conflans ni au Pecq, je ne milite pas dans une organisation clandestine. »
Roger Martin a été incarcéré à la prison de Fresnes. Jugé le 30 mars 1944 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas, (VIIIe arr.), il était condamné à mort pour « actes de franc-tireur ». Passé par les armes le 11 avril 1944 au Mont-Valérien, il fut reconnu « Mort pour la France » par le ministère des anciens combattants, il a été homologué FFI et Interné résistant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147760, notice MARTIN Roger, Édouard [dit Faubert] par Daniel Grason, version mise en ligne le 23 novembre 2017, dernière modification le 25 avril 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2117, GB 136, PCF carton 8 activité communiste pendant l’Occupation, PCF carton 15 rapport hebdomadaire du 11 octobre 1943 sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – Arch. DAVCC Caen, boîte 5 liste S 1744-228/44. – SHD, Caen AC 21 P 82455. – Bureau Résistance GR 16 P 398974. – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Courbevoie.

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