DJERMANE Arezki [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 30 juin 1904 à Aït-Meraou près de Fort-National [Larbaâ-Nath-Irathen] (Algérie), assassiné à Alger dans l’été 1961 ; un des fondateurs en 1956 de l’USTA, syndicat messaliste ; frère aîné de Rabah Djermane, un des fondateurs de l’UGTA, côté FLN.

Dans une famille paysanne besogneuse de Kabylie comptant huit frères et sœurs, Arezki Djermane est l’aîné des garçons. Avec une scolarisation d’école primaire française, il est parti travailler à Alger ; au début des années 1930, il est employé aux CFRA (Chemins de fer sur route d’Algérie), -plus tard réseau d’autobus qui sera intégré à la Régie des transports d’Alger (RTA). La syndicalisation commence très tôt à la CGTU, puis après 1935 dans la CGT réunifiée. L’ENA (Etoile nord-africaine), après 1933, y trouve une base d’implantation et cette politisation nationaliste au nom de Messali* se poursuit du PPA (Parti du peuple algérien) au MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). En 1944, Arezki Djermane est à la fois syndiqué à la CGT et militant PPA.

En 1947, il est élu conseiller municipal à Alger sur la liste du MTLD ; il semble ensuite très proche de Mustapha Ben Mohammed* qui conduit le petit groupe trotskyste à l’intérieur du MTLD et de la fraction municipale. Dans la crise du MTLD, il prend parti pour Messali* qui crée le MNA (Mouvement national algérien). Ainsi fait-il partie du groupe fondateur à Alger du syndicat messaliste l’USTA (Union syndicale des travailleurs algériens). Rompant fin janvier 1956 à la dernière rencontre de tentative unitaire à laquelle participe, côté FLN (Front de libération nationale), son frère Rabat Djermane, l’USTA est lancée à la mi-février, précédant d’un peu plus d’une semaine la création de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens) le 24 février 1956. Arezki Djermane appartient comme trésorier adjoint au bureau de direction de l’USTA à Alger dont Mohamed Ramdani*, lui aussi traminot de la RSTA, est secrétaire général. Son frère Rabah Djermane participe à la fondation de l’UGTA ; secrétaire général du syndicat des dockers, il fait partie de son premier secrétariat dont Idir Aïssat* est le coordinateur.

Arrêté dans les mois suivants, interné au camp de Saint-Leu près d’Oran, Arezki Djermane est relâché et gagne quelque temps La Lutte Sociale ; il est de retour en Algérie en 1960. La La Voix du peuple, organe du MNA, de juillet 1961 annonce son assassinat à Alger l’attribuant au FLN.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147787, notice DJERMANE Arezki [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 22 février 2014, dernière modification le 22 février 2014.

Par René Gallissot

SOURCES : Arch. Nat. Outre-mer, Aix-en-Provence, 9H20. — Arch. Nat. Outre-mer, Aix-en-Provence, ALG 91 3 F/120, notes de Louis Botella. — La Voix du travailleur algérien (USTA) et La Voix du peuple (MNA). — B. Stora, Dictionnaire biographique des nationalistes algériens, op. cit. — M. Farès, Aïssat Idir, op. cit. — Omar Carlier, « De Allalou à Mezerna, un groupe social médiateur et novateur : les traminots algérois des années 1930. », Le Mouvement social, janvier-mars, 1989.

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