MOUCHILOTTE Madavin

Par Daniel Grason

Né le 7 juillet 1914 à Mahé (Indes Françaises), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; étudiant, archiviste ; communiste ; résistant.

Fils de Coumarin et de Madou, née Peroundody, Madavin Mouchilotte demeurait à l’hôtel du 14 rue Émile-Deutsch-de-la-Meurthe à Paris (XIVe arr.). Communiste avant la guerre, il dirigeait un groupe d’étudiants communistes de l’université de la Sorbonne depuis l’Occupation. En 1942, il travaillait comme archiviste aux Archives nationales.
Deux inspecteurs de la BS1 l’arrêtèrent dans la chambre d’hôtel le 9 mars 1942 ainsi que sa fiancée Gisèle Mollet, vingt-deux ans, et Cheng Lai Tse, trente-cinq ans. Ces interpellations faisaient suite à l’affaire Pican. Les policiers furent mis sur leur piste par la découverte d’une lettre au domicile de Georges Dudach et de sa femme Charlotte, née Delbo, lors de leur arrestation le 2 mars 1942.
Après son interrogatoire dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, il fut incarcéré à la prison du Cherche-Midi, administrée par les Allemands, puis le 24 août 1942 au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Des résistants posèrent deux engins explosifs devant le cinéma Rex le 17 septembre 1942, un peu avant 22 heures. Un seul explosa. Dix-sept militaires allemands furent blessés dont un gravement ; il y eut deux morts et un employé du journal collaborationniste Le Matin fut blessé. Par mesure de représailles, les occupants décidèrent de fusiller le 21 septembre cent seize otages dont quarante-six au Mont-Valérien. Un texte publié en page une du quotidien Le Matin annonça un renforcement de la répression, notamment de la déportation.
La police allemande désigna Madavin Mouchilotte qui avait continué « après la dissolution du PCF et jusqu’au moment de son arrestation, à diriger le groupe d’étudiants communistes de la Sorbonne ». Il fut décrit comme « un communiste extrêmement intelligent qui, indubitablement, constitue un danger ».
Madavin Mouchilotte fut passé par les armes le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, incinéré au Père-Lachaise, puis inhumé au cimetière parisien de Thiais (Seine, Val-de-Marne).
Son amie Gisèle Mollet, déportée, mourut le 1er février 1943 à Auschwitz (Pologne) et Cheng Lai Tse, déporté à Dachau (Allemagne), mourut le 21 juin 1945 à Constance, avant son rapatriement.
Le père de Gisèle Mollet témoigna devant la commission d’épuration de la police ; il déclara que Madavin Mouchilotte et sa fille Gisèle devaient se marier après la guerre. La propriétaire de l’hôtel, Mme Chabin, relatant les circonstances des arrestations, souligna que Mouchilotte était pensionnaire de son établissement depuis plusieurs années.
L’acte de décès de Madavin Mouchilotte porte la mention « Mort pour la France » par décision du ministère de la Défense du 14 novembre 2012.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147842, notice MOUCHILOTTE Madavin par Daniel Grason, version mise en ligne le 15 juillet 2013, dernière modification le 28 septembre 2022.

Par Daniel Grason

Arch. Préfecture de police

SOURCES : Arch. PPo., BA 1748, BA 1752, KB 36. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – FMD, Livre-Mémorial, op. cit.Le Matin, 19 et 20 septembre 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Paris (XIVe arr.).

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