BOULÉ Théodore [BOULÉ Jean, Théodore]

Par Mise à jour par Marie-Cécile Bouju

Né le 5 ventôse an VII (23 février 1799) à Paris, mort le 23 mai 1877 à Paris. Commissaire-priseur, maître imprimeur et directeur de journaux.

Fils de Jean-François Boulé, marchand, et de Rose Montfort, Théodore Boulé a fait ses études au collège Charlemagne puis des études de droit. Il devint clerc d’avoué et s’inscrivit u barreau en 1821. De 1824 à 1832 il fut commissaire-priseur.
Administrateur à Paris du journal L’Estafette, journal des journaux, Jean Boulé fut arrêté lors des journées insurrectionnelles d’avril 1834. Il fut remis en liberté gpâce à un non-lieu. En 1835, il acquit le Messager des Chambres.
En 1837, il demanda et obtint son brevet d’imprimeur typographe. Le préfet de police de Paris avait beaucoup hésité soutenir cette demande, car il le considérait sous influence de Victor Bohain, rédacteur en chef du Figaro, et à ce titre susceptible de « mettre ses presses au service des ennemis du gouvernement ». L’Imprimerie Boulé, 3 puis 5 rue Coq-Héron dans le 1er arrondissement de Paris, naquit en 1837. Pendant la Seconde République, l’Imprimerie Boulé éditait un bon nombre de périodiques : L’Estafette, la Voix du peuple, la République, le Drapeau du peuple, l’Europe démocratique ; l’Écho de Sacramento, le Moniteur religieux, le Magasin littéraire, la Bibliothèque des feuilletons et les Mille et Un roman. Théodore Boulé a également fondé une « Association de la librairie et de la presse quotidienne ».
Entre 1837 et 1848, Boulé fut régulièrement poursuivi et condamné pour des infractions semble t-il mineures. Il dut surtout affronter d’importantes difficultés économiques les premières années. Son gendre ou beau-frère, le journaliste Auguste Dumont, l’a alors secondé. La répression fut beaucoup plus féroce à partir de 1849. De 1849 à 1851, il fut condamné au moins par deux fois à des peines de prison et à des amendes. En février 1849, il fut condamné à un mois de prison et deux cents francs d’amende pour délit presse en tant qu’imprimeur de La Voix du Peuple, journal de Proudhon, avec son gérant Georges Duchêne, ouvrier typographe et correcteur. Quotidien du 1er octobre 1849 au 14 mai 1850, ce journal fut financé par Alexandre Herzen. Théodore Boulé était d’autant plus visé que les autorités l’accusèrent d’avoir participé à la préparation de la manifestation du 13 juin 1849. Il avait notamment imprimé une affiche, qui fut placardée aux alentours du Conservatoire des arts et métiers, intitulée « l’Appel aux armes ». L’imprimerie fut saccagée par un détachement de la garde nationale, et Boulé n’obtint jamais réparation.
En 1850 et 1851, Théodore Boulé défendit aussi son droit d’exercer son métier et celui en particulier de céder son brevet, jusqu’à recourir au Conseil d’Etat pour contester les décisions du ministère de l’intérieur. La corporation des maîtres-imprimeurs le soutint et le Conseil d’Etat lui donna raison le 8 mars 1851. Mais pour les autorités, il était hors de question de céder. Comme l’affirma un l’inspecteur de la librairie « la direction politique qu’il [Boulé] a donné à son imprimerie depuis plusieurs années ont attiré à elle l’attention de la justice et celle du public ».
Pour le pouvoir, il fallait à tout prix fermer cette imprimerie, foyer insurrectionnel. Le brevet de Théodore Boulé lui fut retiré par décret du 21 mai 1851 et ses machines mises sous scellées.
En 1858, l’Estafette fut supprimé par décret impéral. On retrouve toutefois Boulé en 1857-1858 propriétaire du bi-hebdomadaire les Chroniqueurs parisiens.
Il avait un fils prénommé Auguste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147896, notice BOULÉ Théodore [BOULÉ Jean, Théodore] par Mise à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 16 juillet 2013, dernière modification le 26 février 2021.

Par Mise à jour par Marie-Cécile Bouju

SOURCE : Arch. Nat. F18 1738. - Cour des pairs. Procès politiques, 1830-1835, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1983, CC 596 d 1 n° 2. – Maulde (avocat), Mémoire pour M. Théodore Boulé, imprimeur révoqué, à l’appui du pourvoi formé par lui contre l’arrêté ministériel du 14 mai 1850, impr. C. H. Lambert, 1850. - Petite Presse, Médias19 [en ligne]. - Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers... / par G. Vapereau, 1880, p. 278. -Notes de H. Trinquier.

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