CHESNOT André [dit Robert]

Par Daniel Grason

Né le 18 avril 1922 à Paris (XIIIe arr.), fusillé après condamnation le 7 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; comptable ; résistant FTPF.

La soeur d’André Chesnot
La soeur d’André Chesnot
Jeanine Collet-Chesnot tenant le photo de son frère dans les mains.
Cliché Ouest-France,

Fils d’Albert François Chesnot, maréchal-ferrant, et de Marie-Josèphe Loussaut, couturière, André Chesnot, comptable ayant travaillé aux établissements Japy Frères à Paris, habitait chez sa mère 15 rue Watt dans le quartier de la Gare son arrondissement natal.
Il vivait chez son amie Suzanne Mondie, 5 passage de la Ferme-Saint-Lazare (Xe arr.). Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il s’engagea dans les FTP, matricule 2143. Affecté au détachement Victor-Hugo dirigé par Yves Quéré comme permanent appointé, il fut chargé par Charles (André Joineau) d’assurer la solde des membres du détachement. René Guillaume, commissaire aux effectifs fut arrêté le 18 octobre 1943 et Yves Quéré le lendemain.
André Chesnot se présenta le 23 octobre à un rendez-vous fixé par l’un des deux hommes à l’angle de la rue de la Forge Royale et de la rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris (XIe arr.), il fut interpellé par quatre inspecteurs de la BS2 des Renseignements généraux. Fouillé au corps, une liste de rendez-vous fut saisie et un carnet de notes sur son activité dans les FTP. Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, des inspecteurs le frappèrent à trois reprises. Il affirma qu’il n’avait participé à aucune action armée, il mit hors de cause son amie Suzanne Mondie, déclarant : « Mon amie ignorait tout de mon activité, jamais elle ne s’est occupée de politique ».
Incarcéré à Fresnes, livré aux autorités occupantes, jugé par le tribunal du Gross Paris le 27 février 1944, il fut condamné à mort pour « actes de franc-tireur et aide à l’ennemi ». Il fut passé par les armes le 7 mars 1944 au Mont-Valérien en même temps que quinze autres FTP.
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », et le reconnut FTP le 15 mars 1946, il fut également homologué interné résistant.
Sa mère porta plainte devant la commission d’épuration de la police contre les inspecteurs qui arrêtèrent son mari et contre ceux qui le maltraitèrent. Sa sœur qui vivait à Hédé dans l’Ille-et-Vilaine fit apposer une plaque commémorative sur sa maison. Une rue de la comme porte son nom.

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Dernière lettre
 
Le 2 mars
 
Mon cher amour, Mes biens chers parents,
 
Si vous saviez quelle joie ça été Pour moi de vous voir après quatre mois de cellule, au secret le plus absolu. Ces quatre maïs de solitude je les ai supportés sans faiblir parce que je.pensais à vous et à vos inquiétudes.
 
Maintenant c’est la grande incertitude, mais si par malheur le pire arrivait, vous pouvez être assurés que je saurais me conduire en homme et en Français devant les fusils allemand ; tous mes camarades ont un moral aussi inébranlable que le mien.
 
Ma grande chérie, pardonne-moi cette peine affreuse que je te cause J’aurais voulu faire ton bonheur et le mien parce que j’avais compris combien nous nous aimions. Je suis heureux de vous voir si unies ma bonne petite maman et toi. Ne vous quittez pas pour supporter plus courageusement cette dure épreuve, même si dans quelques années tu peux refaire ta vie avec un brave garçon qui saura te donner un bonheur que j’aurais tant voulu pour nous deux.
 
Tu diras à ta Chère maman combien je suis désolé quelle ait eu entendre parler de moi en de telles. circonstances. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas trop car par toi je crois connaître ses sentiments sur la question qui nous occupe. Envoie lui toutes mes sympathies.
 
Mon cher, Papa, sois aussi très brave et très courageux, on ne vit pas avec les. disparus ; souviens-toi avec Jean que ce sont des Français qui m’ont remis aux allemands et demande lui de me venger, tu auras avec lui retrouvé un fils.
J’embrasse de tout, mon cœur, ma petite soeur et toute la famille. Mon dernier souvenir, sera pour toi mon cher amour.
 
Adieu peut-être.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147976, notice CHESNOT André [dit Robert] par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 septembre 2015, dernière modification le 29 décembre 2021.

Par Daniel Grason

André Chesnot
André Chesnot
Cliché fourni par sa sœur, Jeannine Collet-Chesnot
La soeur d'André Chesnot
La soeur d’André Chesnot
Jeanine Collet-Chesnot tenant le photo de son frère dans les mains.
Cliché Ouest-France,

SOURCES : Arch. PPo. BA 2117, PCF carton 8 activité communiste pendant l’Occupation, 77W 749, KB 5. – Transmis par Gérard Larue : GB 137 BS2 carton 45. – Bureau Résistance : GR 16 P 126840. – Arch. AVCC, Caen, boîte 5 (notes de Th. Pouty). Lettres de fusillés, Éditions France d’abord, 1946, p. 47-48 (son nom est déformé en Chenot André). — .Renseignements communiqués par sa sœur. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site internet GenWeb. – État civil.

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