ROSSET Peters

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

Musicien, compositeur, fondateur de la Chorale populaire de Paris.

Peters Rooset, d’origine juive, arriva en France en 1933, venant d’Allemagne, mais il a semble-t-il des origines russes car il fréquentait l’Union pour le rapatriement, association contrôlée par l’ambassade d’URSS. Il semble que Rosset ne soit pas son véritable nom.
Membre de la chorale de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaire (AEAR), ce musicien de grand talent la transforma, en 1935, en Chorale populaire de Paris qu’il dirigea, aidé de Suzanne Cointe.
Un courrier de l’Internationale communiste du 14 décembre 1933, dit que Peters Rosset a usurpé le titre de secrétaire responsable du Bureau international de la musique pour l’ouest de l’Europe. Un nouveau courrier du 10 avril 1934 du Bureau international de la musique au secrétariat de l’AEAR, section musique, affirme la nécessité d’enlever à Peters Rousset la possibilité d’avoir des fonctions politiques « toutes ces mesures doivent être prises très discrètement car il ne doit pas comprendre le pourquoi du changement de notre attitude. » Le 22 décembre 1934, un feuillet titré mise en garde contre Peters Rossert (sic) : un certain Peters s’appelant aussi Rosset de nationalité allemande ex-membre du Parti communiste allemand tenterait de s’infiltrer dans les organisations de masse en France en particulier dans les organisations musicales étant musicien. Cet élément est lié à la police de Hambourg et doit être traité comme le méritent ces tentatives de mouchardage ou de provocation. » Il faut bien sûr placer ce type d’accusation dans l’exacerbation du stalinisme. Son entourage ne semble pas en avoir tenu compte et il resta un chef d’orchestre respecté à la tête de la Chorale populaire de Paris. Paul Arma, de son vrai nom Imre Weisshaus, pianiste réfugié en France depuis 1933 et qui dirigeait la Chorale juive populaire de Paris, décrit ainsi Peters Rosset dans un texte témoignage : « Peters un étrange personnage petit bonhomme gros et gras se dit ancien fonctionnaire d’une ville allemande du nord . Pour moi qui connais bien l’Allemagne et les Allemands, divers détails me rendent Peters suspect d’autant plus que nous découvrons qu’il touche chaque mois, dans une banque française, une certaine somme transférée d’Allemagne nazie, opération impossible d’habitude pour un réfugié politique. [...] Il est autoritaire, comme le sont souvent les gens de peu d’envergure, sectaire, et bien peu qualifié pour s’occuper d’une organisation culturelle révolutionnaire. » La concurrence est évidente entre les deux hommes, de plus attisée par les méthodes de l’Internationale.
Peters Rosset resta proche amicalement et musicalement de Suzanne Cointe, ils passaient leurs vacances ensemble avec une bande d’amis musiciens, au bord de la mer ou en montagne. Selon le témoignage des choristes, ce grand artiste vivait modestement et se mobilisait pour le développement musical du peuple.

Fin 1939 début 1940, il vivait dans la misère, et des membres de la Chorale lui venaient en aide financièrement. Andrée Joubert dit qu’elle voulut lui donner un chèque et qu’il refusa, elle en tira la conclusion que Peters Rosset n’était pas son vrai nom. Selon Christian Langeois, il apparait une dernière fois en février 1940 lorsqu’il alla voir Andrée Joubert à la sortie de son travail pour demander de la part de Suzanne Cointe si elle accepterait de servir de prête-nom pour une planque.
On ignore son devenir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148041, notice ROSSET Peters par Annie Pennetier, Claude Pennetier, version mise en ligne le 28 juillet 2013, dernière modification le 14 octobre 2022.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

SOURCE : Christian Langeois, Les chants d’honneur De la chorale populaire à l’Orchestre rouge, Paris, Le Cherche midi, 2017 : cette biographie lui doit beaucoup.

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