ROUSSEAU André, Alphonse dit Dédé

Fils d’Augustin et d’Alphonsine, née Duport, André Rousseau demeurait chez ses parents 47 Rue des Glycines à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Il exerçait la profession de tourneur sur métaux aux usines d’automobiles Rosengart boulevard de Dixmude à Paris XVIIe arr., il quitta l’entreprise le 10 février 1943, travailla dans une société de fabrication de moteurs électriques rue de la Roquette XIe arrondissement.
En janvier 1943 André Rousseau recevait une convocation pour travailler au titre du Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Il rencontra Lucien Rémy qui habitait aussi Pontault-Combault, il lui proposa d’entrer dans une organisation susceptible de lui permettre d’échapper au STO, il lui présenta Charles Rouxel également de Pontault-Combault. Celui-ci lui expliqua que pour travailler avec lui une bicyclette était nécessaire, Rouxel projetait d’attaquer à la grenade un train allemand à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine), il remit cinq cents francs à Rousseau. Ce dernier quitta le domicile de ses parents, devint clandestin, logea dans des chambres d’hôtel meublé notamment avenue de Clichy à Paris.
Lucien Rémy rencontra André Rousseau une quinzaine de jours plus tard, il fut question d’action politique. Rémy lui proposa de s’occuper de tirages de tracts à l’aide d’une ronéo, Rousseau accepta, mais il accomplit deux missions pour les FTP, il remit deux pistolets à barillet à Gilbert Laurent, effectua une reconnaissance à Gretz-Armainvilliers pour vérifier si le château des Rothschild était protégé. Dans les sous-sols du château les allemands avaient aménagés une infirmerie, une cible idéale pour les résistants.
Quatre inspecteurs de la BS2 interpellèrent André Rousseau le 14 avril 1943 vers 9 heures 50 face au 5 avenue de Clichy XVIIe arrondissement, près du café « Le Maryland » Quatre jours plus tôt les policiers avaient arrêté Charles Rouxel, une plaque d’identité d’une bicyclette au nom de Rousseau saisie avait permis aux policiers de l’identifier. Il portait sur lui un plan indiquant l’emplacement d’un parc de camions à Gretz à proximité de la ligne de chemin de fer Paris-Coulommiers ainsi que l’emplacement du château avec des indications manuscrites.
Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, battu maintes fois, André Rousseau déclara crânement qu’il n’avait jamais commis ni attentats ni sabotages, que jamais il ne fut armé, il lâcha le nom du responsable politique de la Seine-et-Marne, Marcel Marteau avec qui il avait rendez-vous le 15 avril dans l’après-midi rue Saint-Claude dans le IIIe arrondissement Charles Rouxel avoua lors d’un interrogatoire que Rousseau était dans l’équipe de FTP lors de l’attentat contre Capron, Lucien Rémy qu’un paquet de cartouches lui fut remis par Rousseau.
Livré aux Allemands, le 24 avril 1943 il fut incarcéré à Fresnes. Le 11 octobre 1943, il partait de la gare de l’Est dans un wagon pour les voyageurs aux fenêtres grillagées avec quarante-quatre autres détenus. Le wagon était attaché à un train de la ligne régulière vers l’Allemagne, il fut décroché le lendemain à Sarrebruck, les prisonniers étaient enfermés au camp de Neue Bremm. Tous étaient « NN » « Nacht und Nebel » (condamnés à disparaître), trente-quatre étaient dirigés sur Mauthausen (Autriche), les onze autres dont André Rousseau allèrent à Buchenwald (Allemagne).
La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945, les détenus organisés dans un Comité militaire clandestin arrêtaient cent vingt-cinq SS et prenaient possession du camp. L’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton était à Buchenwald. André Rousseau matricule 30168, était parmi les survivants.
André Rousseau épousa Christiane Georget le 27 juillet 1946 en mairie de Pontault-Combault (Seine-et-Marne), Il a été homologué membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 17 juin 1977 à Villejuif.