AKEB Mohamed

Par Louis Botella

Né le 23 novembre 1912 à Fort-National (Larbaa-Nath-Irathen) (Algérie) ; émigré en France ; puis traminot à Alger après 1945 ; responsable CGT puis UGTA.

Travailleur émigré, M. Akeb commence à militer en France à la CGT et au PPA (Parti du peuple algérien) avant 1939. Rentré en Algérie, il est, après guerre, traminot à Alger et milite au MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) ; aux débuts des années 1950, il est un des animateurs du syndicat CGT des traminots d’Alger et délégué CGT du personnel.

En février 1956, il participe à la fondation de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens) et en concurrence avec les syndicalistes fidèles à Messali qui implante un syndicat USTA (Union syndicale des travailleurs algériens) à la Régie départementale des transports d’Alger (RDTA), entraîne le plus grand nombre des traminots à passer de la CGT à l’UGTA pour former le syndicat des traminots de la nouvelle centrale nationaliste qui relève du FLN. Secrétaire général des traminots, il fait partie du premier bureau national de l’UGTA et de la Commission exécutive.

Après le déchaînement de violence coloniale lors des obsèques le 29 décembre 1956 d’Amédée Froger, président de la Fédération des maires et maire de Boufarik, tué dans un attentat, Mohamed Akeb dirige l’arrêt du travail à la RDTA. « Mohamed Akeb survolté, comme l’écrit Boualem Bourouiba dans son ouvrage Les syndicalistes algériens, avait à lui seul contraint des conducteurs de bus et de tramway européens non grévistes, à rejoindre garages et dépôts. B. Bourouiba* ajoute en évoquant le souvenir de son camarade : « Entier, sans nuance, d’un courage à toute épreuve, il constituait un allié de valeur, lorsque l’on gagnait son amitié et sa confiance ».

Au premier jour de la grève lancée par l’UGTA et inspirée par le FLN et Larbi Ben Mehidi*, qui ouvre la terrible répression militaire française que l’on appelle la Bataille d’Alger, Mohamed Akeb fait partie le 5 janvier 1957 de la première vague des arrestations systématiques qui envoient dans les camps d’internement. Il arriva à s’évader du camp d’internement de Berrouaghia dans lequel il était encore en février 1957.

Suite à une plainte auprès du BIT (Bureau international du travail) de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres) et à la demande de cette organisation, Robert Bothereau, secrétaire général de la CGT-FO fit une intervention en juin 1961 auprès du Premier ministre du gouvernement français afin de lever toutes les contraintes judiciaires.

À l’indépendance, à la reconstitution de l’UGTA à Alger (juillet 1962), il est membre de la commission exécutive nationale et chargé provisoirement des finances. Cette direction syndicale disparaît au début de 1963 par le coup de force sur le congrès de l’UGTA et la reprise en main par le FLN sous l’action de A. Ben Bella.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148163, notice AKEB Mohamed par Louis Botella, version mise en ligne le 28 octobre 2013, dernière modification le 28 octobre 2013.

Par Louis Botella

SOURCES : Arch. Nat. France Outre-mer, Aix-en-Provence, FM (Fonds ministériels) 81 F/793, ALG 91 3 F/116, Alger 1 K/1297, notes de Louis Botella. — O. Carlier, Entre nation et jihad, op. cit. — L’Ouvrier algérien, n° 1, 1956. —M. Farès, Aïssat Idir, op. cit. — B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op. cit.

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