Par René Gallissot
Né le 21 janvier 1917 à Sidi-Bel-Abbès (Algérie), décédé le 14 janvier 2002 à Sidi Bel Abbes ; syndicaliste hospitalier ; dirigeant CGT puis UGSA en Oranie ; après l’indépendance membre du secrétariat national de l’UGTA.
Entré avant 1939 comme commis de salle à l’hôpital civil de Sidi-Bel-Abbès, A. Drider est en 1946, élu délégué CGT du personnel hospitalier ; il est aussi membre du bureau du syndicat CGT de l’hôpital et de l’Union locale CGT de Sidi-Bel-Abbès. En 1948, il entre à la commission exécutive de l’Union CGT des syndicats d’Oranie. Quand en janvier 1950, cette Union est scindée en deux, il devient le secrétaire de l’Union territoriale CGT de Sidi-Bel-Abbès et fait partie de la direction syndicale de la CGT en Algérie ; il est encore secrétaire de l’Union locale de la ville jusqu’en 1955. En 1952, il fait partie d’une délégation CGT en Pologne et en Chine.
Lors de la transformation de la CGT en UGSA (Union générale des syndicats algériens) en juin 1954, il est porté au bureau de direction de cette centrale ; il est membre de l’Union algérienne des hospitaliers. Le secrétaire général de l’UGSA, Lakhdar Kaïdi*, qui veille à l’équilibre des appartenances, le tient pour « apolitique, tout juste pouvait-on le considérer comme sympathisant du parti (PCA, Parti communiste algérien) ». Il avait auparavant des sympathies pour l’UDMA (Union démocratique du manifeste algérien), le parti de Ferhat Abbas. Quand un cégétiste n’est pas classé nationaliste en étant membre du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), il est automatiquement ou facilement qualifié de communiste.
Arrêté en janvier 1956, A. Drider est assigné à résidence surveillée à Relizane puis à Temouchent. Il est interné au camp de Saint-Leu [Bethioua] en février 1957. Élargi en juillet 1957, il est interdit de séjour dans les départements d’Oran et d’Alger ; il s’installe à Constantine jusqu’à l’indépendance. Il redevient aussitôt secrétaire général de l’Union locale de Sidi-Bel-Abbès Au premier congrès de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens) en janvier 1963 au cours duquel le président Ben Bella au nom du FLN (Front de libération nationale), impose une direction syndicale, il est retenu à la CE de l’UGTA. Au IIe congrès de l’UGTA en mars 1965 qui adopte une plateforme socialiste, il entre au secrétariat national, chargé de l’administration et des finances, tout avant le coup d’État du 19 juin 1965. Il est évidemment écarté de toute responsabilité syndicale au congrès de 1969 qui renvoie la direction antérieure de l’UGTA. En compensation, il sera fait par la suite directeur de l’hôpital de Sidi-Bel-Abbès.
Par René Gallissot
SOURCES : Notes de A. Taleb-Bendiab, Arch. Wilaya d’Oran. — Arch. Nat. Outre-mer, Aix-en-Provence, ALG, Oran, 2479, 2522, et FM (Fonds ministériels) 81 FM/796, notes de Louis Botella. — H. Touati, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier d’Oranie, op. cit. — F. Weiss, Doctrine et action syndicales en Algérie, Cujas, Paris 1970. — B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op. cit. — N. Djabi, Kaidi Lakhdar. Une histoire du syndicalisme algérien,Entretiens., Chihab-éditions, Alger, 2005.