ROUSSET Roberte, Françoise [née JAY] dite Eugénie

Par Daniel Grason

Né le 20 mai 1920 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), morte le 9 février 2002 à Fleury-Mérogis (Essonne) ; calqueuse ; militante communiste ; résistante ; déportée.

Fille de René, mécanicien, décoré de la Croix de guerre (1914-1918) et d’Ida, née Naudin ouvrière d’usine. Roberte fréquenta l’école, obtint à l’issue de sa scolarité le certificat d’études primaires. Elle grandit dans une atmosphère militante, son père était membre du Parti communiste. Roberte épousa Georges Rousset le 16 avril 1938 en mairie de Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne), le couple demeurait dans la ville 26 Rue du Loing.

Son père militant en vue fut arrêté dès le 24 septembre 1939, interné à Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), Voves (Eure-et-Loir) puis Pithiviers (Loiret). Son mari arrêté en avril 1942, déporté, classé « NN » « Nacht und Nebel », « Nuit et Brouillard » (condamnés à disparaître) fut emprisonné en Allemagne. Son frère Paul résistant FTP était interpellé le 16 mai 1942, il fut fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine).

À la fin août 1942, elle rendit visite à un ami de son père Pierre Plas, militant communiste de Sartrouville (Seine-et-Oise, Yvelines), elle lui demanda d’adhérer au Parti communiste pour continuer l’action de son père, frère et mari. Elle fut employée comme dactylographe, travaillait dans un local au 67 Avenue Jean-Jaurès, était hébergé chez le couple Plas à quelques rues de là, avenue Jules-Ferry. Elle fournissait documents et stencils à cinq dépôts de matériel de propagande, était en relation avec le responsable technique de la région P7 Pierre Plas jusqu’à la fin janvier 1943, puis avec Pierre Errard dit Étienne jusqu’au 1er mars 1943, à cette date il fut remplacé par Alexis Bedjaï.

Le 10 avril 1943 à la suite de l’arrestation de Pierre Plas, des inspecteurs de la BS2 interpellaient Roberte Rousset. Les policiers saisissaient : deux machines à écrire ; des notes adressées aux responsables de section signées « Florent », trois « passes » permettant d’entrer en contact avec des militants, des stencils vierges et usagés, des tracts…

Interrogée dans les locaux des Brigades spéciales, elle confirma qu’elle louait le local, réglait les quittances de loyer, d’éclairage et de gaz. Une lettre manuscrite adressée à un responsable intrigua les policiers, l’auteur du document se plaignait du manque d’assiduité aux rendez-vous du politique. Elle déclara qu’elle en était l’auteure, elle voulait ainsi alerter l’attention des échelons supérieurs sur la désinvolture de celui-ci qui critiquait son travail et n’était pas assidu aux rendez-vous qu’il lui fixait.

Incarcérée à la prison de la Roquette, elle fut condamnée par le Tribunal spécial le 18 décembre 1943 à un an de prison et mille deux cents francs d’amende. Emprisonnée à Rennes, elle fut déportée le 1er juin 1944 de la gare de l’Est vers Sarrebruck. Transférée à Ravensbrück, puis dans un Kommando de femmes près de Leipzig elle s’évada lors d’un bombardement. Matricule 42257, elle fut rapatriée en mai 1945.

À son retour, elle apprit la mort le 12 mai 1944 de son mari Georges. Son domicile étant situé hors du ressort de la préfecture de police de Paris elle ne fut pas convoquée pour déposer devant la commission d’épuration de la police.

Veuve, elle épousa Jean Breuilly le 22 mars 1947 en mairie de Melun (Seine-et-Marne).

Roberte mourut le 9 février 2002 à Fleury-Mérogis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148184, notice ROUSSET Roberte, Françoise [née JAY] dite Eugénie par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 août 2013, dernière modification le 11 décembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2299, KB 18, PCF carton 8 activité communiste pendant l’Occupation. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil, Fontainebleau.

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