ALI YAHIA Abdelmadjid (Majid par abréviation)

Par Amar Benamrouche, René Gallissot

Né le 20 mars 1913 à Taka près de Michelet [Ain-el-Hammam] en Kabylie (Algérie), mort à Alger en 1977 ; syndicaliste CGT au port d’Alger ; cadre de la CASIDA (Caisse d’assurances sociales) à Alger ; en 1956, membre du 1er secrétariat de l’UGTA ; arrêté et torturé.

De père instituteur, Abdelmadjid Ali Yahia, après l’école primaire, fait des études secondaires au collège de Blida. Il est ensuite employé aux services sociaux du port d’Alger où il s’active au sein du syndicat CGT des ports et docks. Il devient ensuite chef de service de la caisse d’assurances sociales (CASIDA), à Alger qui abrite des syndicalistes actifs notamment dans la minorité syndicale des militants du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) appartenant à la CGT et préparant autour d’Idir Aïssat*, la création d’une centrale nationale.

Au début de novembre 1954, il prend position pour le FLN (Front de libération nationale). Auprès de Rabah Djermane*, il participe à la fondation de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens) en février 1956 ; il est chargé de la trésorerie dans le premier secrétariat national.

Arrêté le 24 mai 1956, il est interné dans plusieurs camps et fait l’objet de surveillance particulière par les forces de police car il se fait fréquemment le porte-parole des internés. Il subit de multiples sévices, notamment au camp de Saint-Leu (Bethioua, Oranie) ; il est brutalisé et accusé d’avoir favorisé les évasions de cinq personnes. Inculpé et écroué à Sidi-Bel-Abbès, Médéa, Alger, il est condamné quatre fois à dix ans de prison. Transféré en France, il est emprisonné aux Baumettes à Marseille puis à Valence. Documents à l’appui, l’Ouvrier algérien édité à Tunis accuse les autorités administratives françaises de l’avoir torturé et séquestré.

Suite à une plainte de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres) auprès du BIT (Bureau international du travail) et à la demande de cette organisation, Robert Bothereau, secrétaire général de la CGT-FO fit une intervention en juin 1961 auprès du Premier ministre du gouvernement français afin de faire cesser toutes les contraintes judiciaires à son encontre.

À l’indépendance, il participe à la reconstitution de l’UGTA en 1962 et dirige la rédaction de l’Ouvrier algérien de juillet 1962 à janvier 1963. Après le congrès de janvier 1963 qui remplace par un coup de force, les instances dirigeantes de la centrale syndicale, Abdelmadjid Ali Yahia est appelé à la direction de la Caisse de sécurité sociale d’Alger. Il décède en 1977.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148209, notice ALI YAHIA Abdelmadjid (Majid par abréviation) par Amar Benamrouche, René Gallissot, version mise en ligne le 27 octobre 2013, dernière modification le 18 septembre 2022.

Par Amar Benamrouche, René Gallissot

SOURCES : M. Farès, Aïssat Idir, op. cit., qui cite les documents sur les tortures et le témoignage d’Abdelmajid Ali Yahia. — B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op. cit. — O. Carlier, Entre nation et Jihad, op. cit. — Arch. Nat. France Outre-mer, Aix-en-Provence, FM (Fonds ministériels) 81 F/793. — Notes de Louis Botella.

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