GUILBERT Hubert, Germain, Eugène, Raymond

Par Jacques Defortescu

Né le 19 novembre 1938 à Moulineaux (Seine-Maritime)  ; contrôleur de sécurité et formateur en hygiène et sécurité CRAM  ; militant syndical CGT.

Hubert Guilbert
Hubert Guilbert
Cliché de Jacques Defortescu

Fils d’un père agriculteur et d’une mère au foyer, une sœur et un frère complètent la famille après la guerre. Avec une formation de radio-électro-mécanicien en 1960, à Marcel Sembat à Sotteville-les-Rouen, Hubert Guilbert rentra chez Bull en 1962. En 1966, il fut licencié dans le cadre d’un licenciement collectif. Il travailla alors chez J.J. Carnaud à Grand-Quevilly où il fut mandaté par la CFDT au Comité d’ Entreprise, et comprit l’intérêt et le rôle de son Comité d’hygiène et de sécurité dans la défense des salariés..

En 1968, il réussit le concours de « contrôleur de sécurité » à la Caisse Régionale d’Assurance Maladie (CRAM) de Normandie. Puis, il suivit une formation de six mois dispensée, dans sa dernière phase, au Centre Lorraine de l’Institut national de recherche et de sécurité ; un Centre qu’il fréquentera ultérieurement à l’occasion de formations complémentaires spécialisées. Il intégra le service de prévention des risques professionnels de la Caisse régionale alors occupée par son personnel en grève.

Il prit sa première carte syndicale de la CGT en 1970 à la CRAM.
Ce fut le début d’une longue activité militante, en particulier dans le syndicat de l’Union Général des Ingénieurs Cadres et Techniciens (UGICT) de la Caisse Régionale d’ Assurance Maladie de Haute-Normandie. Son syndicat se heurta au cours des années 1980, au responsable de service très sensible à l’influence patronale et dut combattre les menaces de licenciement d’un ingénieur et de deux contrôleurs. L’objectif visé par ces mesures était de reprendre en main cette activité dans un sens peu compatible avec les missions de la Sécurité sociale en matière de lutte contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. La mobilisation des agents du service mit en échec ce projet. Son syndicat participa également à l’animation d’un long mouvement du personnel de la CRAM qui dura du 23 mars au 29 juin 1995 et aboutit à des progrès notables. Les agents du service obtinrent la désignation d’un médiateur puis d’une cellule de suivi des revendications à prendre en compte.
Très attaché à la défense « des petits et des faibles », il rejoignit l’Action Catholique Ouvrière en 1971 avec les « fils de la charité » aux côtés de Jean Guellerin, de Bernard Deshoulières, figures de l’église de Grand-Quevilly et avec Roger Tacouen, prêtre ouvrier à Renault Cléon, secrétaire du CE . Hubert Guilbert fut également en lien avec Jean-Marie Héricher, aumônier de la Mission Ouvrière de Rouen,et président de France Amérique Latine, militant pour la « Théologie de la libération ».
Il mit ainsi en application ses convictions syndicales dans son travail de contrôleur CRAM .Il s’attacha à la promotion de la sécurité et la santé des travailleurs dans le cadre de ses missions : assistance et contrôle des entreprises d’un secteur situé dans la Seine-Maritime et l’Eure (Rouen-ouest), formation de nombreux salariés attachés à la réduction des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ces stages destinés aux membres des Comité d’Hygiène & Sécurité et des conditions de travail (CHSCT) organisé par le service prévention de la CRAM sont organisés à partir des années 1980. Il conduisit également, avec d’autres militants, des formations syndicales destinées aux membres des Comités d’hygiène, de sécurité CHSCT et des conditions de travail militant à la CGT.

En 1981, Hubert Guilbert devint membre de la commission exécutive de l’Union départementale CGT de Seine-Maritime jusqu’en 2003. Son engagement syndical l’amena à adhérer au Parti Socialiste de 1974 à 1984. Il poursuivit son engagement en politique en rejoignant le MDC (Mouvement des citoyens) de Jean-Pierre Chevènement en 1994 puis le Front de Gauche au moment de sa constitution en 2009.

Parti en retraite en 1998, il devint un militant actif de l’organisation de défense des consommateurs de la CGT (INDECOSA CGT), sur Rouen .

Il se maria en 1966 avec Thérèse Bréant. Le couple eut deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148220, notice GUILBERT Hubert, Germain, Eugène, Raymond par Jacques Defortescu, version mise en ligne le 7 août 2013, dernière modification le 7 décembre 2020.

Par Jacques Defortescu

Hubert Guilbert
Hubert Guilbert
Cliché de Jacques Defortescu

SOURCES : Arch. IHS CGT 76.
( Entretien avec l’auteur par Jacques Defortescu ; Arch. IHS CGT 76 ; Le Fil Rouge, n° 37, 2010, p 20 - 21 ; )
Publication : ¬ Chambrelan F., Germain C., Guibert H., Laville J.-M., Modestine G., Nédélec Y., Richez J.-P. - Une histoire singulière de la CGT du service prévention de la Caisse régionale de la Sécurité sociale de Normandie. Le Fil Rouge, n° 58, 2016, p 3-12 ; n°59, 2016, 17- 26
Notes de Jean Paul Richez

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable