MOINE André, Albert [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

Né le 14 septembre 1912 à Orchies (Nord), mort le 11 mars 1999 à Provins (Seine-et-Marne) ; facteur ambulant puis inspecteur adjoint des PTT, puis correcteur ; militant de la FA et de la FCL.

Fils de Paul, comptable, et de Hélène Vandenbrouck, André Moine, qui habitait 10 rue Bichat (Xe arr.) et avait adhéré à la Fédération anarchiste en 1945, était à la fin des années 1940 l’un des archivistes bibliothécaires de la Commission de Relations Internationale Anarchiste (CRIA) dont la trésorière était Araceli Rodriguez.

Membre du groupe de Paris-est de la Fédération anarchiste, il appartenait, comme sa compagne Cécile (épousée le 6 juin 1952 à Paris), à l’Organisation Pensée Bataille (OPB) une tendance clandestine organisée autour de Georges Fontenis pour orienter et prendre le contrôle de l’organisation.

Lors du 5e congrès de la FA, tenu à Paris les 27-29 mai 1950, il fut élu au comité national comme secrétaire à l’entraide. L’année suivante, au congrès tenu à Lille, il fut nommé secrétaire général en remplacement de Georges Fontenis. Lors du congrès tenu à Paris les 23-25 mai 1953 il fut nommé secrétaire à la propagande du nouveau comité national. C’est à ce congrès que la FA devint une organisation communiste libertaire. En décembre elle se rebaptisa Fédération communiste libertaire.

Le 15 octobre 1951, il avait participé à une action de perturbation d’un gala de danses et chants espagnols au palais de Chaillot, auquel assistaient plusieurs officiels. Avec un groupe de militants de la FA, il avait lancé des tracts et crié "A bas Franco" ce qui lui avait valu d’être arrêté et conduit au poste de police.

André Moine qui avait fait partie de la Commission d’étude chargée de publier en brochure « Le manifeste communiste libertaire » fut également de 1947 à 1954 un collaborateur régulier du Libertaire. En 1956, il fut l’un des rares militants à s’opposer au passage à la clandestinité de la FCL suite aux nombreux procès et poursuites engagées contre l’organisation pour son activité anticolonialiste et son appui aux révolutionnaires algériens.

Plusieurs fois condamné à de fortes amendes par la 17e chambre correctionnelle de Paris et renvoyé des PTT — où il travaillait comme ambulant sur les wagons postaux — en raison de ses activités syndicales et anticolonialistes, André Moine fut admis au syndicat CGT des correcteurs en 1956. André Moine a été adhérent au Syndicat des agents des PTT de janvier 1931 à juin 1947, puis à la Fédération syndicaliste FO des PTT de juin 1947 à décembre 1953. Postier réformé, il devint correcteur à partir 1955, d’abord chez Villain et Bard.

Retraité à partir du 1er octobre 1976 André Moine, qui était membre de la section des retraités du syndicat des correcteurs, est décédé le 11 mars 1999.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148539, notice MOINE André, Albert [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy, mis à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 10 septembre 2013, dernière modification le 12 octobre 2022.

Par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. IISG, cartons 114 et 144. - Fontenis, L’autre communisme… , op. cit. . — R. Bianco, Un siècle de presse… », op. cit.. — Arch. PPo BA 1900. — Entre nous, n° 30, mars 2000. — Libertaire, année 1951. — État civil.

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