MONTEL Maurice

Par Vincent Flauraud

Né le 10 juin 1900 à Espaly-Saint-Marcel (Haute-Loire), mort le 14 mai 1996 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; ingénieur des travaux publics, assureur ; député radical puis SFIO du Cantal (1936-1946), conseiller général de Ruines (Cantal) (1964-1976), maire de Ruines (1959-1977).

Maurice Montel est né en Haute-Loire, dans une famille paysanne originaire du village de Trailus, sur la commune de Ruines, dans le Cantal.
Après une enfance passée en Margeride, il poursuit ses études au lycée Amédée Gasquet de Clermont-Ferrand, puis, à Paris, au lycée Saint-Louis et à l’École spéciale des travaux publics, d’où il sortit ingénieur.

Entré à la compagnie d’assurances Le Monde, il s’investit rapidement dans la politique, dans la région d’origine de sa famille. Élu conseiller de l’arrondissement de Saint-Flour en 1934, puis conseiller général du canton de Ruines en 1937, fonction qu’il occupe jusqu’en 1976, il est candidat « républicain radical indépendant » aux élections législatives de 1936. Il dit vouloir protester « contre le règne néfaste des vieilles équipes gouvernementales » et défendre la liberté. Son élection, au second tour, avec 52,16 % des voix contre J. Sagette, marque un temps d’arrêt dans la longue suprématie de la droite sur cette circonscription, incarnée par la dynastie des Castellane : en effet, le sortant, Stanislas, n’accède pas au second tour.

Inscrit au groupe de la gauche indépendante, membre de la commission d’assurance et de prévoyance sociale à laquelle sa profession semblait le destiner, puis de la commission des travaux publics et des moyens de communication, conformément à sa formation, il n’intervient pas en séance publique, ses initiatives se réduisant à une proposition de loi sur la protection de l’enfance et à une demande d’interpellation sur le marché de la lentille visant à satisfaire les attentes de ses électeurs.

Il se démarqua en revanche le 10 juillet 1940, en étant l’un des 80 parlementaires à refuser les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Il entre dans la Résistance, participe aux combats du Mont Mouchet (Haute-Loire), obtenant en 1944 le grade de lieutenant-colonel des FFI. Il sera décoré de la médaille de la Résistance.

Réélu député du Cantal en 1945, au sein de la première constituante, sous l’étiquette SFIO, il est le rapporteur du projet de loi de nationalisation du secteur des assurances. En 1946, il ne se représente pas. Il déclarera en 1993 (au Figaro) s’être alors retiré de la vie politique nationale parce qu’il n’était « pas assez riche pour financer des campagnes électorales » et ne pouvait « concevoir ni de vivre de la politique, ni d’être inféodé à un parti ».
II se consacre désormais à sa profession et à la politique locale.

Il reprend sa carrière dans les assurances, devenant PDG des compagnies d’assurances L’Urbaine Vie et l’Urbaine capitalisation, puis président honoraire de l’UAP à compter de 1968.

À son mandat de conseiller général de Ruines, il ajouta en 1959 celui de maire de la commune chef-lieu. Il perd le premier en 1976, le second en 1977, battu chaque fois par un nouveau venu de droite, Louis Clavilier.
En juin 1990, il fut le seul survivant des « 80 » à assister à l’hommage rendu à l’Assemblée nationale à l’occasion du cinquantenaire de l’appel du 18 juin.
Il fait un bref retour à la politique locale en 1993, menaçant de rendre ses décorations dans l’espoir d’accélérer une procédure judiciaire concernant Ruynes-en-Margeride, et proposant ses services à deux listes concurrentes lors des élections municipales partielles de Saint-Flour.

II décède à Clermont-Ferrand le 14 mai 1996. Ses obsèques religieuses ont lieu à Ruynes-en-Margeride le 18 mai.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148597, notice MONTEL Maurice par Vincent Flauraud, version mise en ligne le 30 août 2013, dernière modification le 19 septembre 2017.

Par Vincent Flauraud

SOURCES : Dictionnaire des parlementaire français, 1889-1940, Paris, PUF, 1962 . — Entretien donné au Figaro, 1993. — La Montagne, 15lOS/1996. — La Voix du Cantal, 23/OS/1996. — Le Monde, 16/OS11496.

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