MONOD François

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 25 août 1920 à Paris (VIIIe arr.), mort le 1er mars 1961 à Meribel-les-Allues (Savoie) ; graphiste, poète ; membre du PCF, directeur des Éditeurs français réunis.

François Monod était petit-fils de pasteur et fils de Gustave Monod, agrégé de philosophie, directeur général honoraire de l’enseignement secondaire, directeur de cabinet au ministère de l’Instruction publique en 1933 et membre du CVIA.

Après des études à Aix, il entra à l’école Estienne, à Paris, en septembre 1941 comme élève libre et suivit les cours de dessin lithographique, formation qui menait à l’édition d’art, au graphisme publicitaire et au maquettisme. À l’image de son père, qui était entré dans la résistance en 1940, François Monod interrompit ses études en novembre 1942. Il tenta de rejoindre les Forces françaises libres en Afrique du Nord. Il y parvint après avoir passé plusieurs mois de prison en Espagne. Il participa au débarquement en Italie et à la campagne d’Alsace. Il reçut la Croix de guerre et la Médaille des évadés. Il se maria avec Martine Huard.

En janvier 1945, François Monod adhéra au PCF. De 1945 à 1948, il travailla aux côtés de Maximilien Vox, célèbre graphiste, qui dira de lui qu’il avait « le génie de la typographie ». Par la suite, il participa à la création du « Livre de poche » chez Hachette, et travailla aux éditions d’art Léda.

Son talent de poète fut remarqué par Paul Éluard et Aragon. En 1955, François Monod devint directeur littéraire des Éditeurs français réunis (EFR), maison d’édition littéraire du Parti communiste français fondée en 1950, Raymond Hallery en étant le directeur administratif. Il travaillait aux côtés d’Aragon, qui suivait avec attention les destinées de cette entreprise depuis sa création. Les EFR étaient alors dans une situation financière difficile, et du point de vue éditorial connaissaient la désaffection du public pour son catalogue marquée par l’esprit de la Guerre froide et l’esthétique réaliste socialiste. François Monod souhaitait que les EFR s’engagent sur une nouvelle ligne éditoriale, en s’appuyant sur de jeunes écrivains. Mais les EFR n’étaient pas la priorité du parti et surtout l’ouverture intellectuelle possible après 1956 fit face aux plus grandes réticences de la direction du PCF. François Monod envisageait de démissionner des EFR pour créer sa propre maison d’édition, lorsqu’il décéda à quarante ans d’une crise cardiaque en 1961. Madeleine Braun le remplaça à la tête de la maison d’édition.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148628, notice MONOD François par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 18 septembre 2013, dernière modification le 19 septembre 2017.

Par Marie-Cécile Bouju

ŒUVRE : Mer noire, Séghers, 1949 (Poésie 49 ; 31). — Exercices préliminaires à l’exercice de la poésie, ill. de Fontanarosa, Lyon : Écrivains réunis, 1954. — Vives voix, Profil littéraire de la France, 1944. — Mémoires en marge des ténèbres. Chant pour les Mineurs, musique de Serge Nigg, Chant du Monde, 1950. — Le Serment de 50, musique de Serge Nigg. In : En hommage à Maurice Thorez pour son 50e anniversaire [disque] / Chorale populaire de Paris de l’Union des syndicats de la R. P.Chant du Monde, 1950. — Poèmes, EFR, 1963.

SOURCES : Témoignage de François Hilsum, 2003. — Témoignage de Pierre Daix, 2003. — Archives de l’école Estienne, Paris. — Archives Aragon – Elsa Triolet. — « François Monod », Europe, n° 384, avril 1961, p. 138 – 139. — « François Monod est mort », l’Humanité, 2 mars 1961, p. 2. — Louis Aragon, « A Celui qu’éblouit la neige », Lettres françaises, n° 866, 9 – 15 mars 1961, p. 1. — Marie-Cécile Bouju, Les Maisons d’édition du Parti communiste français, 1920-1956. Thèse d’histoire, sous la direction de Marc Lazar. Institut d’Etudes politiques, Paris, 2005, 809 p. — Pierre Daix, J’ai cru au matin, Robert Laffont, 1976, 470 p. (Collection « Vécu »). — Pierre Daix, Tout mon temps, Fayard, 2001. — Henri Temerson, Biographies des principales personnalités françaises décédées au cour de l’année 1961, Paris, Henri Termeson, 1962, 224 p. — Maximilien Vox, « Hommage à François Monod », Lettres françaises, n° 866, 9 – 15 mars 1961, p. 3. — État civil.

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