NÉVACHE Guy

Par Gilles Morin

Né le 3 septembre 1934 à Grenoble (Isère) ; avocat, chef de cabinet du maire de Grenoble ; militant socialiste de l’Isère ; adjoint au maire de Grenoble, conseiller général de Grenoble 5e (1973-1982), président de la commission départementale (1976-1979), conseiller régional de Rhône-Alpes (1973-1979) ; membre du comité directeur du Parti socialiste (1969-1979).

Mendès France avec Guy Névache lors d’un meeting à Grenoble
Mendès France avec Guy Névache lors d’un meeting à Grenoble

Président de la Corpo de Droit de Grenoble, Guy Névache devint avocat. Sportif, il fut plusieurs fois champion des Alpes de fleuret. Il dirigea un cercle d’escrime et le FCG de Rugby.

Chef de cabinet du maire de Grenoble, Hubert Dubedout en 1966-1974, puis secrétaire général du syndicat intercommunal d’études, de programmation de la Région grenobloise (SIEPARG) ; il fut suppléant de Pierre Mendès France aux législatives de 1967 et 1968.

Pour le congrès national extraordinaire de décembre 1968, il signait un “Appel aux militants” collectif, avec Pierre Mauroy et de nombreux anciens responsables des JS. Il fut signataire de la motion Mauroy pour le congrès d’Issy-les-Moulineaux en juillet 1969. Membre du comité directeur du Parti socialiste après le congrès d’Épinay en juin 1971 (tendance Defferre-Mauroy), il fut signataire de la motion Mitterrand pour le congrès de Grenoble en 1973.

Conseiller général socialiste du 5e canton de Grenoble, élu en 1973, réélu en 1976, Guy Névache était président de la commission départementale en 1976-1979, membre de la commission du budget. Il fut désigné par l’Assemblée départementale pour siéger au conseil régional en 1973. Il fut battu en 1982 par le RPR Claude Sagnard. Il était président de la Société d’aménagement du département de l’Isère (SADI), succédant à Buisson (CDE).

Guy Névache fut secrétaire du comité de ville du PS de Grenoble en juin 1977 et membre du secrétariat fédéral la même année, chargé de la coordination et secrétaire du comité de ville du PS de Grenoble en juin 1977.

En 1983, Hubert Dubedout perdit la mairie, au profit du RPR Alain Carignon. En mars 1986, Alain Carignon élu député, fut immédiatement nommé Ministre délégué à l’Environnement dans le gouvernement de Jacques Chirac. Trésorier du PS pendant dix-huit ans, conseiller général, ses responsabilités à la tête d’Aquapole (traitement des eaux usées) rapprochèrent Guy Névache d’Alain Carignon en 1985. Dès le début de l’année 1989 dans les colonnes de Dauphiné News, publication vouée à la promotion du maire de Grenoble, l’action de Guy Névache fut citée comme exemplaire de la « médiation intercommunale au service de tous ». Le ralliement politique publique s’opéra à l’occasion des municipales de 1989. Guy Névache rompit alors avec le PS et devint sous l’étiquette « nouvelle gauche » la tête de file des transfuges socialistes qui rejoignent la liste du maire de Grenoble. Les 13 et 30 octobre 1989, Guy Névache fut chargé de présenter la délibération de privatisation des eaux de Grenoble et la concession de ce service municipal à la Sdei (Société de distribution des eaux intercommunales) associée à la Lyonnaise des eaux. Une décision à l’origine des investigations du juge Courroye qui conduisit à la mise en examen d’Alain Carignon.

Au printemps de 1988, après la réélection de François Mitterrand, Alain Carignon imaginait poursuivre sa carrière ministérielle en devenant ministre d’ouverture dans le gouvernement de Michel Rocard. Grenoble avait largement voté François Mitterrand et dans la perspective de sa réélection à la mairie en mars 1989, Alain Carignon cherchait lui aussi à faire « l’ouverture » avec notamment Guy Névache, le responsable des socialistes grenoblois.

En 1993, un juge d’instruction de Chambéry mit discrètement en examen Guy Névache pour ingérence. Au centre de l’affaire, un appartement de six pièces acheté au Sieparg en 1989 et qu’il était soupçonné de ne pas avoir payé. Selon Les Echos en mai 1996 : Guy Névache, ex-bras droit d’Alain Carignon à la mairie de Grenoble, était condamné à dix mois de prison avec sursis et 200 000 francs d’amende par le tribunal correctionnel qui le jugeait pour « ingérence et recel d’abus de biens sociaux ». Il était poursuivi pour avoir perçu indûment un salaire brut mensuel de 50 000 francs en tant que directeur général de la société d’économie mixte GID(Grenoble-Isère-Développement) et une indemnité de départ de 405 000 francs. Le 6 mars 1998, Guy Névache, fut condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis pour « trafic d’influence et recel d’abus de biens sociaux », et à cinq ans de privation de droits civiques.

Guy Névache était père de deux enfants en 1966. Il se maria en avril 2001 à Villevieille (Gard) avec Colette Catoire,

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148692, notice NÉVACHE Guy par Gilles Morin, version mise en ligne le 6 septembre 2013, dernière modification le 18 septembre 2016.

Par Gilles Morin

Mendès France avec Guy Névache lors d'un meeting à Grenoble
Mendès France avec Guy Névache lors d’un meeting à Grenoble

SOURCES : Arch. Nat., 19830172/69 ; 19890523/11 et 14. — Arch. PPo66.336. — Arch. FJJ, 12EF/38. — La Documentation socialiste, décembre 1968, n° 198, juin 1969. — Le Dauphiné Libéré, 18 décembre 1966. — Le Poing et la Rose, n° 15, mai 1973. — Thierry Pfister, Les socialistes, Albin Michel, 1975. — Les Échos, 2 mai 1996.

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