OLMI Janine

Née le 30 mars 1938 à Herserange (Meurthe-et-Moselle) ; sténodactylo à Usinor Longwy de 1954 à 1971 ; militante CFDT puis CGT, dirigeante permanente à l’union départementale CGT de Meurthe-et-Moselle de 1971 à 1982, membre du CES de Lorraine de 1978 à 1982 ; libraire à Nancy et secrétaire fédérale du PCF entre 1982 et 1984 ; présidente de l’Institut d’histoire sociale Lorrain, en 1985, embauchée en qualité de DRH au CE des cheminots de 1982 à 1988 ; étudiante à la faculté de droit de Nancy II et auteure d’une thèse en décembre 2005.

Native d’Herserange, Janine Olmi passa sa petite enfance dans les cités ouvrières de Gouraincourt. Après une scolarité partagée entre le pensionnat Sainte-Chrétienne de Longuyon et le cours complémentaire laïque de Longwy-bas, elle intégra à dix-huit ans le pool dactylographique d’Usinor Mont-st-Martin, dotée d’un CAP professionnel, après une sélection par concours, au centre d’apprentissage de l’usine.

Le milieu familial berceau d’une éducation fortement marquée par le triptyque église, famille patrie, ne l’avait pas préparée au parcours politique et social qu’elle allait emprunter par la suite. Le père, Albert Olmi, natif de Punerot proche de Neufchateau, était gérant de la cantine d’ouvriers de Lorraine Escaut. La mère Marguerite Jolibois, n’avait pas poursuivi, après son mariage en août 1927, son activité de monitrice à l’école ménagère de Mont-Saint-Martin. Ils eurent trois enfants. En 1950, la mère subit une lobotomie. Les enfants furent placés. Janine au pensionnat durant quatre ans, Michel en nourrice, l’autre enfant mourut en 1934.

Le parcours professionnel de Janine Olmi dans le bassin de Longwy, se déroula durant près de vingt ans. Investie de la confiance du personnel employé, elle gravit les premières marches du militantisme en qualité de déléguée du personnel, présentée par la CFDT en juin 1964. En mars 1965, elle participa à un premier stage syndical animé par le cédétiste Jean-Marie Conraud.

La grève de 1967 dans les bassins sidérurgiques de Lorraine appelle une prise de conscience qui conduisit cette militante, membre de l’Action catholique ouvrière (ACO), à rejoindre les rangs de la CGT dans l’entreprise. Janine Olmi fut séduite par l’adoption d’une stratégie spécifique aux femmes salariée, développée à cette époque par la centrale de la rue Lafayette. C’est d’ailleurs ce choix qui va conditionner l’engagement de Janine Olmi sur le chemin non programmé d’un parcours syndical dirigeant.

En avril 1971, ayant quitté son emploi à Usinor, Jeanine Olmi devint la première femme lorraine à accéder à une responsabilité syndicale importante et en 1978, elle fut la première femme syndicaliste à accéder au Conseil Économique et Social de Lorraine. En 1985, elle fut à l’initiative de la création innovante de l’Institut de l’histoire sociale Lorrain. En 1996, elle s’engagea dans un cursus universitaire au seuil de la soixantaine.

En avril 1982, alors que la gauche venait d’arriver au pouvoir, sa candidature à un poste de déléguée régionale à la condition féminine, initié par le ministère Roudy, ayant connu une fin de non-recevoir, Janine Olmi se tourna vers sa famille politique. En 1982, devenue secrétaire fédérale non rémunérée du PCF de Meurthe-et-Moselle, elle engagea une première reconversion professionnelle en qualité de libraire. Elle dirigea les destinées de « La librairie du Marché » de Nancy jusqu’à ce qu’un cancer mette fin à cette expérience. À son retour de maladie, cette librairie qui en deux ans renouait avec une trajectoire bénéficiaire, avait été abandonnée. Aucun intérim n’ayant été engagé par la fédération de Meurthe-et-Moselle, la course à l’embauche recommença. En avril 1986, bardée d’un diplôme d’études sociales obtenu dans le cadre de la formation continue, elle investit ses nouvelles connaissances dans une ultime mutation d’emploi, en qualité de DRH au comité d’établissement des cheminots de Nancy, après avoir présidé aux destinées aléatoires de l’Institut lorrain d’Histoire Sociale.

Le temps des illusions étant passé, Janine Olmi, s’inventa une nouvelle route : tenter d’acquérir un certain nombre de connaissances que l’état des mœurs et la situation enclavée du bassin de Longwy, ne lui ont pas permis d’obtenir.

En automne 1996, elle s’engage dans un cycle d’études supérieures à la faculté de Droit de l’université de Nancy II. Cette phase studieuse aboutit à l’obtention d’une maîtrise en droit public et européen, suivi d’un DEA en sciences politiques ayant pour objet un mémoire sur la fédération du PCF en Meurthe-et-Moselle. Le 15 décembre 2006, c’est une étudiante de 68 ans qui présenta au verdict d’un jury, une thèse intitulée « Les femmes dans la CGT : 1945-1985 ». Elle obtint la distinction de « meilleure thèse en science politique de l’année ». En avril 2007, cette thèse fut éditée par l’Harmattan sous le titre « Oser la parité syndicale ». Aujourd’hui, la syndicaliste devenue septuagénaire à encore dans ses cartons un récit autobiographique titré « Du couvent à la cellule » promis à une édition régionale.
Janine Olmi, demeurée célibataire, écrit elle-même que son « parcours social n’est donc en rien le symbole d’une évolution des mœurs patriarcales. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148717, notice OLMI Janine, version mise en ligne le 7 septembre 2013, dernière modification le 2 novembre 2022.

SOURCES : interview dans L’Est républicain de février 2000, 16 janvier 2005, 27 janvier 2006, 3 mai 2007, Le républicain lorrain du 14 mars 2002, 3 avril 2006, Bulletin du MDC du printemps 2006, Vivre la Meurthe-et-Moselle, revue trimestrielle du Conseil général de Meurthe-et-Moselle n° 22 juillet 2006 et 37 juillet 2007, Marianne n 33 de février 2006, Bulletin de l’UD-CGT décembre 2005, Entreprises et Carrière n° 861 juin 2007, Lorrains et Lorraines revue de l’ADIL, portrait dans Métropolis en janvier 2008.

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