PENVEN Alphonse, François

Par Christian Bougeard

Né le 3 novembre 1913 au Huelgoat (Finistère), mort le 25 février 1994 au Huelgoat ; cultivateur ; maire PCF du Huelgoat (Finistère) (1945) ; conseiller général PCF du Huelgoat (1945-encore en 1988) ; député communiste du Finistère (1956-1958) ; membre du bureau fédéral et du comité fédéral du Finistère.

Après des études primaires à l’école du Huelgoat et l’obtention du certificat d’études Primaires à onze ans (suivi d’une année d’études complémentaire), Alphonse Penven travailla sur l’exploitation familiale. Habitant dans la Montagne finistérienne, une région bleue de tradition anticléricale gagnée par le socialiste Masson aux élections législatives de 1919 (député jusque 1936), Auguste Penven adhéra à la SFIO en 1936, parti au sein duquel il milita jusqu’à la guerre. Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier en 1940, parvint à s’évader, et fut démobilisé à Châteauroux en août 1941, avec le grade de maréchal-des-Logis.

En 1943, Alphonse Penven entra dans la Résistance dans les FTPF et avec les FTPF à divers sabotages dans une zone d’essor des maquis FTP en 1944. Le petit agriculteur Alphonse Penven, père de six enfants, propriétaire exploitant, incarne cette nouvelle génération issue de la Résistance qui contribua à l’enracinement d’un communisme rural dans le Centre Bretagne. En 1958, un rapport officiel insistait sur ses qualités : « Se montre très actif. Serviable et dévoué, il bénéficie dans son canton d’une grande popularité et de beaucoup de considération ». Il avait trente-deux ans en 1945 lorsqu’il adhéra au PCF et fut élu successivement maire, puis conseiller général du Huelgoat, une commune et un canton détenus par la SFIO avant la guerre. Le socialiste Pierre Blanchard y était devenu conseiller général en 1937. Le 23 septembre 1945, Alphonse Penven lui succéda dès le 1er tour sur ces terres de tradition bleue devenues rouges. Il était l’un des quatre conseillers généraux communistes du Finistère en 1945 et il fut sans cesse réélu car il représentait encore le canton du Huelgoat en 1988. Mais dans les années 1960, il resta l’un des deux élus communistes au conseil général. Alphonse Penven était aussi la principale personnalité paysanne du PCF dans le Finistère, la seule à siéger au bureau fédéral. Dans les années 1950, il était responsable de la CGA, « président » selon les sources internes du PCF. Nous ignorons s’il s’agit de la présidence départementale ou du syndicat agricole du canton mais cette mention disparaît à partir de 1954, ce qui correspond d’ailleurs à la disparition de fait de la CGA au profit de la FNSEA. Alphonse Penven assuma aussi des responsabilités dans le parti : membre du bureau de la section du Huelgoat et du bureau fédéral du Finistère jusque mars 1953 puis du comité fédéral. Le 19 mai 1957, il fut réélu au bureau fédéral jusqu’à 1962 puis resta membre du comité fédéral jusqu’à 1968.

Aux élections législatives de 1946 et de 1951, Alphonse Penven figurait sur les listes du PCF dans le Finistère. Le 2 janvier 1956, alors que neuf listes s’affrontaient, il était en deuxième position derrière le député sortant Gabriel Paul et Alphonse Penven fut élu député du Finistère avec 74 566 voix (18,7 %). Le maire du Huelgoat devait cette promotion en position éligible à la mise à l’écart du député sortant Alain Signor, à la suite de l’intervention du Comité central pour infléchir une ligne politique de la fédération considérée comme trop sectaire. En 1956, le PCF conserva deux députés dans ce département breton jusqu’à 1958. En novembre 1958, Alphonse Penven fut le candidat du PCF (15 % au premier tour) dans la 4e circonscription du Finistère (Morlaix I) dans laquelle se présentait aussi François Tanguy Prigent ainsi que le maire de Morlaix Jean Le Duc (Indépendant-CNI), et un MRP. Du fait d’un accord conclu entre la SFIO et le PCF dans le Finistère et notamment parce que Tanguy Prigent avait fait campagne pour le non au référendum, Alphonse Penven se désista au 2e tour en faveur de l’ancien ministre socialiste qui fut battu par Jean Le Duc. Il représenta encore le parti en novembre 1962 (16,9 % des voix au 1er tour) et se désista pour Tanguy Prigent (PSU) qui retrouva son siège de député. À nouveau candidat communiste en mars 1967 (19,3 % au 1er tour), juin 1968 et mars 1973, il se désista pour le candidat du PSU Roger Prat, élu d’extrême justesse en 1967 puis battu en 1968. Son suppléant était le cheminot de Morlaix François Paugam (1958 et 1962) puis l’instituteur Michel Derrien de Morlaix (1967). Auguste Penven fut bien l’un des principaux piliers du PCF dans le Finistère de l’après-guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148718, notice PENVEN Alphonse, François par Christian Bougeard, version mise en ligne le 7 septembre 2013, dernière modification le 8 septembre 2013.

Par Christian Bougeard

SOURCES : Arch. comité national du PCF, comités fédéraux.- Arch. départ. du Finistère, 145 W 103 et 145 W 104. Élections législatives de 1958. — Ouest-France (novembre 1958, novembre 1962, février-mars 1967). — Jean Pascal, Les députés bretons de 1789 à 1983, Paris, PUF, 1983. — Isabelle Picard, Le PCF à Brest de la Libération à la fin de la IVe République, maîtrise d’histoire, Université de Bretagne Occidentale, Brest, 1989.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable