LIÉVIN Louis, Jules, Joseph

Par Daniel Grason

Né le 29 juillet 1899 à Biache Saint-Vaast (Pas-de-Calais), mort le 11 octobre 1941 à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) ; ouvrier ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Fils de Victor Liévin, ouvrier d’usine, et de Rosa Marie Parsy, sans profession, Louis Liévin était marié avec Yvonne Rachelle Boone, le couple vivait 16 rue Raspail à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Il s’engagea dans les Brigades internationales, arriva le 17 octobre 1936 en Espagne, combattit comme soldat. Début février 1937 il fut rapatrié de Valence avec vingt-trois autres volontaires.

À leur arrivée en gare de Lyon, les policiers du commissariat spécial procédèrent à un contrôle d’identité. Plusieurs brigadistes certifièrent qu’après avoir combattu en première ligne, ils étaient en permission à Valence depuis le 27 janvier. Après s’être concertés ils s’adressèrent au consul de France pour être rapatriés. Ces volontaires étaient fatigués et démoralisés, ils ne voulaient surtout pas être considérés comme des déserteurs.

Dénoncés aux autorités espagnoles, ils furent arrêtés, conduits sous escorte dans une caserne, un brigadiste parvint à s’enfuir, les autres étaient emprisonnés pour la nuit. Prévenu le consul se présenta à la caserne, les prisonniers furent libérés. Selon le rapport du commissaire de police, l’un des rapatriés Moïse Bercovici était considéré par les autres volontaires comme un « aventurier ».

De la classe 1919, mobilisé en septembre il fut fait prisonnier, libéré en juillet 1941. Il travailla pour l’entreprise Entrepose 92 rue François-Arago à Montreuil-sous-Bois. À la suite d’une plainte de son employeur, des policiers l’arrêtèrent le 6 octobre 1941 pour « vol de caisses d’emballages ». En cette période de pénurie, le bois était-il destiné à servir de bois de chauffage ? Condamné le 8 octobre 1941 à 15 jours de prison par la XIVe chambre correctionnelle, incarcéré à la prison de Fresnes, il y mourut le 11 octobre.

Son épouse écrivit le 30 décembre 1943 au Préfet de la Seine : « je fus avisé par la prison de Fresnes du décès de mon mari, mais je n’ai jamais su pourquoi il avait été arrêté. […] Je vous serais très obligée Monsieur, de bien vouloir m’écrire si mon mari a été arrêté parce qu’il était communiste. Si c’est pour cette raison je pourrais toucher une pension qui me rendrait bien service car je suis souvent souffrante et je suis obligée très souvent d’interrompre mon travail, et je n’ai personne pour m’aider ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148801, notice LIÉVIN Louis, Jules, Joseph par Daniel Grason, version mise en ligne le 1er juin 2015, dernière modification le 1er juin 2015.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. RGASPI 545.6.1039 (Moscou) inventaire de la cartothèque au 13 mai 1938. – Arch. PPo. 77W 731, 1W 970 (dossier Moïse Bercovici). — État civil en ligne cote 3 E 128/19, vue 114 ; état civil.

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