MAIREY François

Par François Panel

Né le 17 octobre 1944 à Saint-Étienne (Loire) ; comptable EDF ; syndicaliste CGT de Haute-Savoie, président de la CMCAS d’Annecy (Haute-Savoie) (1975-1983), administrateur de la CCAS (1984-1994), vice-Président (1985), trésorier général (1986) puis président de la commission Jeunesse (1986-1989), président de la commission Culture (1990-1993), fondateur du Festival de Soulac (1985) ; membre fondateur du collectif La Forge (1994).

Ses parents étant séparés, sa mère et sa grand-mère assurèrent l’éducation de François Mairey et de son frère aîné. Scout de France entre 1955 et 1959, il devint chef de la patrouille avant d’être poussé dehors pour « incompatibilité de croyance ». Après un parcours scolaire « compliqué » selon son témoignage, il obtint un Brevet d’enseignement commercial option comptabilité en 1964. Un voisin, agent EDF, conduisit François Mairey à décider d’intégrer ce service public et d’y suivre la Promotion ouvrière. Il commença à travailler comme temporaire à Saint-Étienne en 1965 puis à Lyon (Rhône) en 1966, avant de partir seize mois au service militaire dans le 93e régiment d’artilleurs de montagne à Grenoble (Isère). À son retour en 1967, il fut embauché comme aide-comptable au Centre de distribution mixte EDF-GDF d’Annecy (Haute-Savoie) et prépara la Promotion ouvrière.

Opposé à la guerre au Vietnam, il fit ses premiers pas dans la rue et dans le monde politique mais ce furent les évènements de 1968 qui le propulsèrent dans le mouvement social. François Mairey fit alors ses premières armes de militant, ses premières grèves avec occupation totale des locaux, ses premières actions spectaculaires. Dès la fin du conflit, il choisit de suivre les formations syndicales, il fit un stage de base puis un stage moyen à l’Union départementale CGT de Haute-Savoie avant d’adhérer en 1969 à la CGT. Par la suite il devint co-responsable de la section syndicale des services centraux avec Bernard Bauloz, siégea en sous-comité mixte à la production et abandonna la préparation de la Promotion ouvrière. Il adhéra au Parti communiste en 1976 et en resta membre jusqu’en 1998.

L’année 1973 marque un tournant dans sa vie puisque François Mairey devint permanent syndical et occupa dès lors diverses responsabilités. Il fut d’abord membre du bureau syndical jusqu’en 1984, puis formateur à l’UD-CGT de Haute-Savoie, responsable de la commission culturelle à l’UL-CGT d’Annecy et représentant de la CGT au conseil d’administration d’Annecy Action Culturelle, préfiguration de Bonlieu scène nationale jusqu’en 1976. Il fut élu administrateur et secrétaire général de la Caisse mutuelle complémentaire et d’action sociale d’Annecy puis président entre 1975 et 1983. François Mairey initia diverses actions décentralisées ainsi que des initiatives culturelles et sociales : création de la revue mensuelle pour l’action culturelle Rubrique à Brac en 1974 et du journal mensuel La feuille en 1975 ; création en 1975 des fêtes culturelles et artistiques de la CAS, enracinées localement dans des villages et mélangeant amateurs et professionnels ; création du réseau « Livres partout » en 1977, autour d’une bibliothèque centrale, de bibliothèques décentralisées (armoires, valises) et de « l’Activibus », un bibliobus pour tous les lieux isolés ; organisation des 30 ans du Barrage de Génissiat et d’une grande fête en hommage à Marcel Paul* en 1978. Entre 1978 et 1983, l’expérience de décentralisation et d’auto-action culturelle « Léman » proposa la découverte de la Savoie par les agents de la région et la participation active des vacanciers à l’organisation de leurs vacances avec des Conseils de village, le journal ElectroLéman Gazette et une radio locale « Y a pas le feu au lac ! » (1983). En 1981, il initia le Comité d’action handicapé, solidarité et action individuelle. Pour l’UD-CGT de Haute-Savoie, il lança la très revendicative et éphémère radio pirate, « Annecy Ondes Pures ». Une autre expérience de décentralisation, entre 1982 et 1984, consista dans la conception et la construction collective d’un nouveau centre de vacances CCAS à Morillon (Haute-Savoie), avec l’architecte Paul Faye.

L’année 1982 marque un nouveau virage dans sa vie. Sous l’impulsion de Pierre Rumeau*, intéressé par ces expériences, François Mairey entra au conseil d’administration de la CCAS d’abord comme suppléant (1982-1984) puis comme administrateur (1984-1994). En 1985, il devint vice-président, chargé de la création d’un secteur d’activités « Jeunes agents », afin d’encourager la participation des jeunes, embauchés massivement au début des années 1980. Plusieurs initiatives virent le jour comme « La Cité des Jeunes » (fermée en 1988 suite à des difficultés financières), les « séjours jeunes agents » et la création du Festival de Soulac construit par et pour les jeunes agents, qui accueille le temps d’un week-end entre 7 000 et 10 000 jeunes festivaliers selon les années. En 1986, il devint trésorier général et président de la commission Jeunesse, fonction qu’il occupa jusqu’en 1989. Il travailla sur le contenu éducatif des centres de vacances d’enfants, sur les démarches d’éveil et les activités pour les jeunes de 5 à 20 ans. Il fut également à l’initiative de nombreux autres projets et créations comme les « États généraux de la Jeunesse » en 1987, premier projet éducatif de la CCAS, et de plusieurs ouvrages : Paroles de jeunes (1987), Paroles d’avenir (1989), Inventons le bonheur, la prise de la parole (1990), Les enfants de l’énergie (1987) de Philippe Haumont. En 1989 il fut chargé de développer l’action culturelle dans l’ensemble des trois cents centres de vacances, centre de jeunes et centres familiaux de la CCAS : tournées de spectacles vivants, d’écrivains, d’expositions ; résidences d’artistes en centres de vacances ; création et éditions de livres ; réalisation de projets globaux pluridisciplinaires, de créations originales ; production de créations photographiques aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles, théâtrales et plastiques lors du festival d’Avignon, musicales à Uzeste. En 1990, il devint Président de la commission culture de la CCAS (1990-1993), avec d’autres réalisations comme « 200 ans de progrès social », « Au risque de survivre » (1990) exposition et publication d’Albert Jacquard et Hélène Hamblard, Du bonheur et rien d’autre(1990), film de Raoul Sangl, ou la création graphique Mozart en énergie (1991). Il mit également en place à la CCAS « l’Action lecture » avec la création d’un Comité de réflexion et d’action lecture, de de la collection « Racines du futur » et « Paroles » aux éditions Messidor, ou encore le mise en place des « colporteurs de livres » pour préparer la venue d’un auteur et de mettre en valeur ses ouvrages dans les centres de vacances.

En 1994 François Mairey reprit une activité professionnelle à mi-temps au sein de l’IFOREP où il fut chargé de mettre en place un conseil scientifique auprès du conseil d’administration de l’institut, sans résultat. Il consacra l’autre moitié de son temps à la reprise de ses études. Il obtint en 1997 le Diplôme des hautes études des pratiques sociales (DHEPS), à l’Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, avec un mémoire intitulé : Culture en action, culture au pluriel. Etudes de pratiques culturelles dans les activités sociales des électriciens et gaziers. À partir de 1998, il partit travailler à la CCAS comme chargé d’études (1998-2002) puis responsable du pôle international de 2002 jusqu’à son départ en retraite en 2004.

Depuis il travaille à plein temps à La Forge, collectif pluridisciplinaire de productions artistiques et scientifiques qu’il a contribué à créer en 1994 avec le graphiste Alex Jordan, le photographe Éric Larrayadieu, et la plasticienne Marie Claude Quignon. La Forge est à l’origine de divers projets comme Un signe en Santerre (1994), Mille et un bocaux (1995), Public/privé (1996), Objets de réderie (2004-2007), Et le travail ? (2005-2010), Nous sommes ici (2010), La Place des Habitants(2011-2013), Éditions Dumerchez.

François Mairey est père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article148868, notice MAIREY François par François Panel, version mise en ligne le 16 septembre 2013, dernière modification le 18 mars 2020.

Par François Panel

SOURCE : Entretien avec François Mairey (avril 2013).

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