Par Daniel Grason
Né le 10 Juillet 1889 à Lorient (Morbihan), mort le 30 mai 1945 à Theresienstadt
(Tchécoslovaquie) ; ajusteur ; militant communiste ; résistant ; déporté.
Fils de François et d’Anne, née Ollivier, Eugène Le Gal s’engagea dans la Marine, il épousa Marcelle Dauvergne le 4 juin 1927 à la mairie du XIIIe arrondissement. Ajusteur, il travaillait à l’usine aéronautique Morane avenue Jules-Coutant à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Depuis 1935, le couple vivait 29 avenue de la Porte-de-Vitry, (XIIIe arr.), il était membre du Parti communiste
Lors de la déclaration de guerre, en raison de son âge, Eugène Le Gal ne fut pas mobilisé. Il poursuivit son activité militante pendant l’Occupation allemande, il était dans un groupe de quelques militants dont Gabriel Bigot, Joseph Monetti et Joseph Pelluau, tous participaient à l’action clandestine, distribuaient des tracts dans le XIIIe arrondissement.
Dénoncé selon la police par une lettre anonyme, il fut arrêté, écroué à la Santé, condamné à six mois de prison pour « activité en faveur du parti communiste et distribution de tracts ». Transféré à la centrale de Poissy, le 29 septembre 1941 et à Fresnes le 9 octobre, le Tribunal de la Section spéciale le condamna en appel le lendemain à huit ans de travaux forcés.
Emprisonné à la prison de Caen (Calvados), le 24 octobre, puis à Fontevrault-l’Abbaye (Maine-et-Loire), Blois (Loir-et-Cher) et Compiègne. Eugène Le Gal était déporté le 22 mars 1944 à Mauthausen, le convoi de mille deux cent-dix-huit hommes arriva le 25 mars. Affecté au Kommando de Passau, il travailla au montage d’armes, il transita ensuite au camp de Flossenburg, envoyé au Kommando de Zschachwitz où les détenus travaillaient pour la firme Miag, Muehlen/Industrie AG. Envoyé au camp ghetto et mouroir de Theresienstadt (Terezin) en Tchécoslovaquie, le lieu fut pris en charge le 2 mai 1945 par la Croix-Rouge, l’armée soviétique étaient sur place le l8 mai. Eugène Le Gal, matricule 59957 mourut le 30 mai 1945 avant son rapatriement probablement du typhus.
Après la Libération, Marcelle Le Gal témoigna devant la commission d’épuration de la police, à cette date, elle ignorait que son mari était mort. Elle déclara que lors de ses visites en prison son mari ne s’était jamais plaint d’avoir été battu lors de son interrogatoire et que rien ne fut dérobé lors de la perquisition. (Rapport du début avril 1945). Eugène Le Gal a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. 77W 13, KB 55, KB 103. – Bureau Résistance GR 16 P 354604. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – JO n° 113 du 17 mai 1994. – Site Internet GenWeb.