ARGILLOS Gérard, Jean

Par Jean-Pierre Besse

Né le 12 mai 1914 à Eysines (Gironde), fusillé le 31 mars 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) suite à une condamnation à mort ; ouvrier mécanicien ; militant communiste ; résistant.

Fils de Pierre Argillos, laitier, et de Marie Rambaud, sans profession, Gérard Argillos aurait effectué son apprentissage au sein de l’entreprise Dyle à Baclan (Bordeaux, Gironde) et cotoyé Jean Puyoou, responsable communiste fusillé le 24 octobre 1941.
Marié le 15 janvier 1938 à Bordeaux (Gironde) avec Renée Varenne, le couple avait un enfant (né en février 1937) et demeurait 3 Impasse Saint-Projet à Bordeaux. Gérard Argillos travailla comme mécanicien chez Peugeot à Mérignac (Gironde). Militant communiste, dénoncé, il fut arrêté le 25 mars 1942 et condamné à mort par un tribunal militaire allemand (FK 529) le 27 mars 1942 pour « détention d’armes ». Une perquisition à son domicile avait permis de trouver un revolver et deux chargeurs avec balles.
Gérard Argillos a été fusillé seul le 31 mars 1942 au camp de Souge.
Son nom est inscrit sur le Mémorial du camp.
A titre posthume, il obtint le statut d’Interné Politique (IP).

Reproduction faite par Mme M. Argillos de la lettre écrite de son fils, Jean Gérard Argillos. Saisie par Dominique Mazon.
Dernière lettre. Orthographe et rédaction d’origine respectées.
31/3/42
Cher Papa, Chère Maman
Il est environ 9h. Je viens de me confesser avec Monsieur le curé de l’Hôpital Saint André.
Je viens également de communier. Je part loing de vous en aportant de Vous votre souvenir si cher de toi ma mère, de toi mon père, de Yeyette et Sosso Klébert et ses petits chéris, sans oublier un baiser à tous mes oncles et tantes. Sachez que devant le poteau la mort ne fait pas peur, la mort ne fait pas trembler un Catholique Français. Je tiens à vous dire à toi maman et à toi papa il sera dur sans doute mais faites vôtre possible pour le petit afin qu’il ne soit malheureux.
Quant à ma Femme Chérie ma petite Renée Qu’elle se remarie dans quelques temps et qu’elle soit heureuse (Il faut comprendre qu’elle est jeune.
J’espère qu’elle tombera bien
Je vous adresse à tous de bien gros baisers se sont les derniers en ce monde. Que Dieu garde mon Âme
Gérard
Jean Gérard Argillos

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149103, notice ARGILLOS Gérard, Jean par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 12 mai 2016, dernière modification le 3 décembre 2021.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : DAVCC, Caen. – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, Édit. Le Bord de l’Eau, 2014. — État civil.

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