BRUNET Joseph, Firmin

Par Daniel Grason

Né le 5 décembre 1888 à Nayrac (Aveyron), fusillé le 4 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cafetier marchand de vins.

Fils de François, cultivateur et de Marie, née Costes, Joseph Brunet épousa Maria Gineston le 26 octobre 1919 à Paris (XXe arr.). Le couple qui eut deux enfants, demeurait 6 rue Bois-le-Vent à Paris (XVIe arr.). Joseph Brunet tenait avec sa femme Maria un café-hôtel avec vente de vins. Il entretenait des relations avec des policiers du commissariat de la Muette (XVIe arr.) qui était à deux pas de son établissement.
La Feldgendarmerie l’arrêta le 4 novembre 1941, et saisit cinq fusils de chasse et deux mille cartouches. Il fut incarcéré le jour même à la prison du Cherche-Midi à Paris Paris (VIe arr.), administrée par les Allemands. L’enquête menée conjointement par la Feldgendarmerie et la BS1 allait rapidement aboutir à l’interpellation d’Albert Antoine, inspecteur de police, Louis Buchmann, appariteur au commissariat de La Muette et Henri Fleury, gardien à l’usine Peugeot sur le quai de Passy (XVIe arr.). Disculpé, ce dernier ne connut pas le sort funeste des trois autres interpellés.
L’épouse de Brunet, Maria chargea Albert Antoine et Louis Buchmann, assurant avoir entendu son mari qui disait à Albert Antoine : « Vos fusils sont en lieu sûr. Ils ne risquent pas de rouiller ». Joseph Brunet récusait le propos et le mettait sur le compte de la mésentente qui régnait dans le couple.
Il comparut le 4 décembre 1941 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) et fut condamné à mort pour « détention illégale d’armes et de munitions ».
Joseph Brunet a été fusillé le 4 décembre 1941 à 16 h 05 au Mont-Valérien, en compagnie de Albert Antoine et de Louis Buchmann. Un « Avis » parut dans le journal collaborationniste Le Matin dix jours plus tard.
Joseph Brunet fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 4 décembre 1941 division 39, ligne 3, n°25, puis il fut transféré à Paris à une date et en un cimetière inconnus.
Lorsque les commissions d’épuration siégèrent après la Libération, il apparut que d’autres policiers du commissariat de La Muette savaient que leur collègue Albert Antoine était impliqué. Il en était de même de quelques policiers, l’un des deux inspecteurs de la BS1 souhaitait étouffer l’affaire, ou tout au moins la limiter à Brunet en épargnant Albert Antoine et Louis Buchmann, mais l’autre inspecteur refusa.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149169, notice BRUNET Joseph, Firmin par Daniel Grason, version mise en ligne le 29 septembre 2013, dernière modification le 2 août 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, 77W 117, KB 2, KB 67. – DAVCC, Caen, Boîte 5 B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 13 et 14 décembre 1941. – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Nayrac.

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