RUMEAU Pierre

Par Paul Boulland

Né le 6 juillet 1936 à Domme (Dordogne) ; étalonneur, dessinateur puis agent technique EDF ; syndicaliste CGT de Haute-Loire, membre du bureau de la Fédération CGT de l’Énergie (1979-1989), président de la CMCAS du Puy-en-Velay (Haute-Loire) (1969-1975), membre du Comité de coordination des CMCAS (1969-1978), vice-président de l’IFOREP (1979-1992), administrateur (1978-1994), secrétaire général (1978-1980 et 1990-1991) et président (1980-1990) de la CCAS ; militant communiste.

Les parents de Pierre Rumeau étaient tous deux originaires de l’Ariège et se marièrent à Saint-Girons (Ariège). Son grand-père paternel, cheminot, fut révoqué lors de la grève de 1920. Avec ses deux fils, il exploita ensuite une petite usine hydraulique à Saint-Girons. Le père de Pierre Rumeau devint gendarme, en dépit de son souhait initial d’exercer le métier d’électricien, ce qui ne fut pas sans influence sur les choix ultérieurs de son fils. Durant l’Occupation, il fut affecté successivement en Tunisie et à Pamiers (Ariège) où il prit part à la Résistance et entra dans la clandestinité. Lieutenant FFI, il combattit lors de la libération de l’Ariège, notamment au cours de la bataille de Rimont. La mère de Pierre Rumeau, fille d’un gendarme, militant laïc et franc-maçon, resta au foyer. Pierre Rumeau était le quatrième enfant d’une fratrie de sept (trois garçons et quatre filles). Ses deux frères aînés optèrent pour une carrière militaire.

Pierre Rumeau poursuivit sa scolarité au gré des affectations de son père, à Foix (Ariège), Toulouse (Haute-Garonne), Carmaux (Tarn) puis Carcassonne (Aude). Reçu au concours des bourses, il entra au collège technique de Narbonne (Aude) où il obtint un CAP et les brevets industriels d’électricien et de dessinateur. Encouragé par son père, il intégra l’école nationale des métiers EDF-GDF de Gurcy-le-Châtel (Seine-et-Marne). À l’issue de son année de formation, il effectua un stage de six mois chez Thomson, avec un groupe d’anciens élèves, tous membres comme lui de l’équipe de rugby de l’école de Gurcy. Il fut particulièrement marqué par la dureté des conditions de travail et l’exploitation subie par les salariés, en particulier par les ouvrières spécialisées.

En 1955, Pierre Rumeau fut affecté au centre EDF-GDF de Tulle (Corrèze), en qualité d’étalonneur de compteurs au laboratoire. Il y rencontra Daniel Grelet, syndicaliste CGT et militant communiste, qui lui fournit sa première carte syndicale et auprès de qui il fit son apprentissage militant. Il fut ensuite nommé agent technique à Mauriac (Cantal), puis au Puy (Haute-Loire) où son épouse, agent du Trésor public, venait d’être nommée. Affecté d’abord à la subdivision de Brioude (Haute-Loire), il intégra ensuite le bureau d’études, comme dessinateur.

De 1963 à 1966, Pierre Rumeau fut secrétaire général du syndicat CGT des ouvriers employés du centre de distribution EDF-GDF du Puy. En 1967, il demanda sa mutation sur un poste de surveillance des études de réseau à Nîmes (Gard), poste qu’il dut quitter au bout de la période d’essai de trois mois car son épouse n’avait pu obtenir sa mutation. De retour au Puy, il devint secrétaire général adjoint du Groupement national des cadres (GNC) dans cette ville, en 1968. L’année 1969 marqua une rupture dans le parcours syndical de Pierre Rumeau, qui devint permanent pour faire face à des responsabilités croissantes. Il fut tout d’abord appelé comme responsable du collectif régional des syndicats CGT de la région Auvergne à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et à ce titre, il intégra le comité de la Fédération CGT de l’Énergie lors du XXIVe congrès (Royan, avril 1969). La même année, il devint membre du Comité national de coordination des comités d’hygiène et de sécurité d’EDF-GDF, où il siégea jusqu’en 1977. Il fut également élu président de la Caisse mutuelle complémentaire d’action sociale (CMCAS) du Puy, qu’il dirigea jusqu’en 1975, et entra au comité de coordination des CMCAS, dont il resta membre jusqu’en 1978. Enfin, sur le plan politique, il adhéra également à cette date au Parti communiste, auquel il appartenait toujours en 2010.

Lors du XXVIe congrès fédéral (Vichy, novembre 1975), Pierre Rumeau fut élu à la commission exécutive fédérale, où il resta jusqu’XXXIe congrès (Lanester-Lorient, juin 1992). Lors du XXVIIe congrès (Le Touquet, juin 1979) il fut également élu membre du bureau fédéral, et ce jusqu’au XXXe congrès (Caen, juin 1989).

En 1978, alors que la Fédération CGT avait créé les conditions pour qu’il devienne président du comité de coordination des CMCAS, en remplacement de Claude Leroy, Pierre Rumeau fut nommé administrateur et secrétaire général de la CCAS. Il remplaça Pierre Delplanque au poste de secrétaire général, dans la perspective de succéder à Robert Gaillard. En 1980, ce dernier prit la présidence de l’IFOREP et Pierre Rumeau devint président de la CCAS, qui, pour la première fois, n’était pas dirigée par un ingénieur ou un cadre. Il exerça cette responsabilité durant dix ans. La période fut marquée par diverses évolutions des activités sociales d’EDF-GDF, dans le domaine des vacances (développement des gîtes, création de nouveaux types de villages de vacances comme à Tourves, dans le Var), avec la promotion d’activités conduite « par et pour » le personnel, ou encore la réflexion sur la décentralisation. Daniel Arrachart lui succéda en 1990, Pierre Rumeau restant secrétaire général jusqu’à son départ en retraite en 1991, avec le statut de cadre. Il fut également vice-président de l’IFOREP de 1978 à 1991.

Après sa mise en inactivité de service, Pierre Rumeau milita chez les retraités de la région de Montpellier (Hérault) et à partir de 1992, il fut administrateur et vice-président de la CMCAS de cette ville.

Sur le plan politique, Pierre Rumeau représenta le Parti communiste au district des communes de Montpellier dont il fut le vice-président, de 2000 à 2005.

Marié, Pierre Rumeau eut quatre enfants. Divorcé, il épousa en secondes noces Francine Delaval, membre du bureau de la Fédération CGT de l’Énergie de 1976 à 1993.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149199, notice RUMEAU Pierre par Paul Boulland, version mise en ligne le 30 septembre 2013, dernière modification le 4 juillet 2019.

Par Paul Boulland

SOURCES : R. Gaudy, Les porteurs d’énergie, tome 2, Paris, le Temps des cerises, 2008. ― Notice DBGE par Michel Dreyfus. ― Renseignements fournis par l’intéressé (février 1996 et septembre 2010). ― Entretien avec Pierre Rumeau (mai 2011).

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