ZARZUELA Michel

Par Daniel Grason

Né le 21 novembre 1917 à Cognac (Charente), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ouvrier ; militant communiste ; résistant.

Michel Zarzuela
Michel Zarzuela

Michel Zarzuela vivait 15 rue Malakoff à Bègles (Gironde). Il s’éveilla à la vie politique lors des grèves du Front populaire en 1936. Jeune ouvrier dans l’aéronautique, probablement à l’usine de Bordeaux-Bègles qui devint le 16 novembre 1936 avec d’autres entreprises de l’aéronautique la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO), il adhéra à la CGT et au Parti communiste, participa à la grève du 30 novembre 1938 contre les décrets-lois Daladier-Reynaud qui portaient atteinte aux 40 heures.
Pendant la guerre, il poursuivit son activité militante au sein de l’organisation clandestine, répartissant et distribuant des tracts en provenance de Paris. Michel Zarzuela était depuis sept mois responsable de la propagande d’un secteur du sud-ouest lorsqu’il tomba aux mains de la police. Jean Sedze-Hôo, avec lequel il était en relation, fut arrêté en possession d’un carnet dans lequel était marqué le nom de Michel avec lequel il avait rendez-vous le même jour. La souricière fonctionna et la police française l’arrêta le 23 mai 1942, selon une fiche rédigée par la police. Il fut interné au fort du Hâ ou au camp de Mérignac.
Le 17 septembre 1942, des FTP du groupe Valmy déposaient deux bombes devant le cinéma Rex à Paris, vers 22 heures. L’une explosa, tuant deux militaires allemands. Les autorités allemandes dressèrent le bilan des actions des résistants depuis le 11 août 1942 où quatre-vingt-huit otages avaient été exécutés au Mont-Valérien. Depuis août les résistants avaient blessé ou tué cinquante-huit personnes, membres de l’armée allemande et civils (la résistance communiste était particulièrement active dans le bordelais). En représailles, Karl Oberg, commandant des SS et de la police, ordonna de fusiller le 20 septembre cent seize otages (soixante-dix à Bordeaux et quarante-six à Paris).
Les soixante-dix otages dont Michel Zarzuela furent transportés le 19 septembre du camp d’internement à la maison d’arrêt de Bordeaux. Le 21, tous furent passés par les armes sur le terrain militaire de Souge situé sur la commune de Martignas-sur-Jalle. Le nom de Michel Zarzuela figure sur le mémorial du camp de Souge, ainsi que sur le monument aux morts des fusillés et déportés de Bègles. Une rue de la ville porte son nom.
Dans sa dernière lettre à sa femme, il écrit :"Dans deux heures je vais être fusillé, sois courageuse... Embrasse mille millions de fois mes chers petits enfants... Crée un nouveau et heureux foyer pour élever nos chérubins, j’emporte ton souvenir avec moi..."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149294, notice ZARZUELA Michel par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 octobre 2013, dernière modification le 6 avril 2020.

Par Daniel Grason

Michel Zarzuela
Michel Zarzuela

SOURCES : Arch. PPo., BA 1748, BA 1752. – DAVCC B VIII (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – René Terrisse, Face aux pelotons nazis. Souge, le Mont-Valérien du Bordelais, Aubéron, 2000. – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit. – Site Internet Souge. – Mémorial GenWeb.

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