DUPOUX Jean, Maurice

En 1935 Jean Dupoux, fils d’Alfred Dupoux, rentier, et de Justine Sabdes, était membre du groupe de Nîmes de la Fédération Anarchiste de langue française (FALF). Il était l’auteur en 1936 d’un appel à créer une FAI française sur le modèle espagnol. Il avait été le co-auteur avec M. Imbard* de l’article « Tâches positives de l’anarchisme » paru dans le n° 16-17 (novembre 1935) des Feuilles de documentation de Terre Libre (Nîmes, 17 numéros de juillet 1934 à novembre 1935) encartées dans le journal Terre Libre.(Aulnay-Nîmes-Paris, 1934-1937). Il y a sans doute identité avec le Dupoux qui assistait les 12 et 13 avril 1936 au Congrès de l’UA, comme délégué de la Fédération autonome du Gard.

Parti en Espagne à l’été 1936, il était, en octobre 1936, nommé délégué à la caserne Pedralbés (Bakounine) à Barcelone où il était chargé d’accueillir les volontaires francophones pour les milices du front d’Aragon. En 1937 il était nommé représentant de la Section française de Barcelone (comité unitaire des organisations anarchistes françaises) en tant que représentant de la CGTSR et de la FAF. Représentant officiel de la FAF à Barcelone en janvier 1937, il y fut nommé membre du Comité Anarchiste International (CAI) et collabora au journal en français L’Indomptable (Valence, au moins 39 numéros du 3 janvier au 7 octobre 1937) sous-titré Porte parole de la Confédération Nationale du Travail et de la Fédération Anarchiste Ibérique. Il était également membre des Jeunesses Libertaires et appartenait à Barcelone à la rédaction de la nouvelle série du journal L’Espagne Antifasciste (9 numéros du 1er septembre au 31 décembre 1937) publié à Bordeaux par Aristide Lapeyre* et qui fusionnera ensuite avec L’Espagne Nouvelle. Dupoux se brouilla ensuite avec ses camarades de la FAF et de la CGTSR qui lui reprochèrent de ne pas respecteur leur ligne critique vis-à-vis de la CNT, ce qui lui valut de perdre son mandat en février 1937. Puis en mai 1937, la commission administrative de la FAF lui retira tout mandat, estimant qu’il approuvait la position politique de l’Union anarchiste. Dans un article écrit dans Terre Libre, Dupoux accusa plus tard L’Espagne nouvelle d’être "trop puriste".

Revenu en France sans doute après les événements de mai 1937, Il fut élu, en mai 1938, au Congrès de la 4° UR CGT-SR (Paris), à la Commission administrative où il était chargé avec Puechagut de la gestion des archives. Il était depuis mars le gérant de la série ronéotée du bulletin Service de presse de l’AIT (Paris, 4 numéros imprimés de janvier au 4 août 1936, puis 13 numéros ronéotés du 25 mars à octobre 1938) dont le responsable était J. Toublet*. Dans la capitale il demeurait 7 rue Eugène Sue. Il s’était marié dans le XVIIIe arrondissement, le 30 juin 1938, avec Orosia Ariño, de nationalité espagnole.

En juillet 1939 il résidait à Nîmes et était tenu pour un "anarchiste dangereux" par la police ; ses activités militantes firent l’objet d’un rapport de police le 3 juin 1941. Mobilisé en février 1940 au Centre d’infanterie 155, dépot d’Avignon, Dupoux était prisonnier de guerre en 1942.