PANTALONI Robert, Denis, Joseph

Le père de Robert Pantaloni, originaire du village de Luciani en Corse, vint sur le continent en 1926, pour effectuer son service militaire dans la Marine nationale à Toulon (Var), ne disposant alors que d’une maîtrise limitée du français. Resté à Marseille après sa démobilisation, il devint chauffeur à la Compagnie générale transatlantique et travailla comme maçon entre les traversées. De ses nombreux voyages en Asie (Indochine, Chine, etc.) il retira des sentiments hostiles à l’égard de la colonisation française. Vers 1935, il entra comme cheminot à la Compagnie PLM, travaillant comme ouvrier sur les voies. Selon son fils, il était proche de la CGT, sans toutefois y adhérer. La mère de Robert Pantaloni, originaire du village de Corbera, connut une scolarité régulièrement interrompue par les travaux agricoles. Elle fut placée à quatorze ans comme bonne à Marseille. Elle devint ensuite marchande de journaux, malgré un très grave accident : passée sous un train, elle avait été amputée d’un bras. Marié en 1930, le couple eut trois fils, Robert Pantaloni étant le benjamin de la fratrie.

Robert Pantaloni grandit dans le quartier populaire de Menpenti, à Marseille, où il suivit sa scolarité à l’école communale de la rue Sainte-Cécile. Il entra ensuite au lycée Perrier où il poursuivit ses études jusqu’en troisième. Durant sa jeunesse, il fréquenta le patronage Saint-Jean-Baptiste et les militants de la JOC, mais aussi le patronage laïc du quartier. Dès l’âge de douze ans, il travailla aux côtés de sa mère pour l’aider à livrer les journaux. En septembre 1959, Robert Pantaloni intégra l’école nationale des métiers d’EDF de Sainte-Tulle (Alpes-de-Hautes-Provence). En septembre 1961, il fut embauché à EDF en qualité de monteur-électricien au service exploitation du Centre de distribution de Marseille-ville, affecté au branchement dans une équipe de dépannage. Appelé sous les drapeaux, il effectua son service militaire dans le 4e régiment de hussards, en Moselle. Réintégré au service dépannage, il adhéra à la CFTC qu’il quitta après un an pour rejoindre le syndicat Force ouvrière. Au cours de cette période, Robert Pantaloni s’était en effet rapproché de la SFIO, par anti-gaullisme. Il participa ensuite à la campagne en faveur de la candidature de Gaston Defferre* à l’élection présidentielle de 1965 puis à sa campagne de 1969. En 1971, il adhéra au Parti socialiste, dont il était toujours membre en 2013.

Robert Pantaloni devint délégué de son service en 1975 mais son engagement se renforça surtout à partir de la fin des années 1970. En 1978, il se trouva en effet en pointe lors des mobilisations suscitées par le déménagement de son service. À l’issue de ces mouvements, il intégra le bureau du syndicat de Marseille. À la même époque, il fut alors affecté au service de vérification des câbles souterrains, à la base Nord de Marseille. Il poursuivit sa carrière professionnelle comme chef ouvrier, chef d’équipe, agent technique, contremaître et enfin contremaître principal. En 1981, Robert Pantaloni fut élu secrétaire général du syndicat de Marseille et il intégra le comité fédéral national de la Fédération FO des industries de l’énergie électrique et du gaz à l’occasion de son XVe congrès (Dijon, novembre 1981). Devenu permanent, il représenta également FO à la commission secondaire du personnel et en comité mixte à la production, fonctions qu’il conserva jusqu’en 1994. À partir de 1986, Robert Pantaloni siégea au conseil supérieur consultatif des comités mixtes à la production. L’année suivante, il intégra le comité exécutif fédéral à l’occasion du XVIIe congrès (La Baule, novembre 1987) puis devint secrétaire fédéral jusqu’en 1994. Il siégea également à la Commission supérieure nationale du personnel d’EDF-GDF, de 1992 à 1994. De 1994 à son départ en retraite en novembre 2005, Robert Pantaloni fut administrateur d’EDF comme représentant des salariés au titre de la Fédération FO. Il continua de siéger au bureau fédéral jusqu’au congrès de Clermont-Ferrand, en 2004.

Au début des années 1990, Robert Pantaloni adhéra également à la Ligue des Droits de l’homme.

Marié en septembre 1965 avec Sylvette Labouret, institutrice, Robert Pantaloni eut deux fils et deux filles.