FORESTIER Marcel, Léon, Henri [dit Pinon]

Par Dominique Tantin, Michel Thébault

Né le 15 mai 1923 à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine), fusillé après condamnation à mort le 4 juillet 1944 à Biard près de Poitiers (Vienne) ; électricien ; résistant FTPF, « résistants du Marais » Vendée – Deux-Sèvres.

Fils de Célestin, forestier, découpeur de bois, et de Léontine Dache, sans profession, Marcel Forestier dut suivre ses parents qui avaient quitté leur domicile de Saint-Cloud pour le sud de la Vendée. Son père est domicilié à Fontenay-le-Comte dans les documents postérieurs à la guerre.
Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il rejoignit les Francs-tireurs et partisans (FTP) opérant dans le Marais poitevin, en Vendée et dans les Deux-Sèvres en janvier 1944. Marcel Forestier, alias Pinon, participa à des sabotages des voies de communication, particulièrement dans la région de Chaillé-les-Marais en Vendée, à la coupure des lignes téléphoniques et à un accrochage avec une patrouille allemande dans la nuit du 3 au 4 mai entre Mareuil et Chaillé-les-Marais. Puis le groupe de Marcel Forestier se replia sur Damvix (Vendée) et se mit en rapport fin avril 1944 avec celui d’Irleau (Deux-Sèvres) dirigé par Jacques Jabouille, qui rassemblait notamment Raymond Giraudineau, Pol Mohimont, Léon Moneger, Daniel Pouponneau et les frères Doré, Camille et Michel. Les FTP du Groupe du Marais organisèrent notamment le sabotage de la voie ferrée La Rochelle-Niort le 19 mai 1944.
Des délations et des renseignements extorqués par la torture entraînèrent bientôt des arrestations en cascade et décimèrent le groupe du Marais. D’abord trois lettres de dénonciation parvinrent à la Feldkommandantur de Niort (l’une d’entre elles a échappé à la vigilance des résistants à la Poste) dénonçant Eugène Barreau et les réfractaires cachés dans le maquis. L’auteur de ces lettres était Éva Cadet, fille d’Honoré, dont les motivations auraient été personnelles et sentimentales. S’y ajoute une lettre de dénonciation d’Emmanuel Auvinet, « membre de la Légion tricolore » selon une source (en fait la Légion tricolore a été dissoute en 1942 et certains de ses membres ont été incorporés à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) ; il existait aussi une organisation des sympathisants appelée les Amis de la Légion). Auvinet fut condamné par la cour de justice de La Roche-sur-Yon le 5 janvier 1945.
En mission de reconnaissance à Niort-Saint-Liguaire le 23 mai 1944, Marcel Forestier fut arrêté par la police française, pris les armes à la main, en flagrant délit de vol de bicyclette. Les renseignements obtenus immédiatement par les policiers furent exploités le même jour et la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers procéda à l’arrestation des autres membres du groupe. Marcel Forestier fut incarcéré à la prison de Niort du 23 au 25 mai, puis à la prison de la Pierre-Levée de Poitiers du 25 mai au 4 juillet. Condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers le 4 juillet 1944, il fut passé par les armes le soir même à 18 heures au champ de tir de Biard puis inhumé au cimetière de Croutelle (Vienne).
Il obtint la mention mort pour la France et fut reconnu déporté et interné de la résistance (DIR). Son nom est inscrit à Saint-Cloud sur le monument aux morts (Forestier M. 1944). Son nom est également inscrit sur la stèle commémorative à Irleau (Deux-Sèvres) en "Hommage au groupe de résistance du Marais" et sur le monument érigé à la mémoire des 128 fusillés sur le champ de tir de Biard, inauguré le 8 mai 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149370, notice FORESTIER Marcel, Léon, Henri [dit Pinon] par Dominique Tantin, Michel Thébault, version mise en ligne le 10 octobre 2013, dernière modification le 20 juin 2022.

Par Dominique Tantin, Michel Thébault

SOURCES : SHD Caen, AVCC. Cote AC 21 P 185814 — Michel Chaumet et Jean-Marie Pouplain, La Résistance en Deux-Sèvres, 1940-1944, La Crèche, Geste Éd., 2010. — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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