Par Dominique Tantin, Michel Thébault
Né le 14 septembre 1904 à Châtellerault (Vienne), exécuté sommairement le 19 août 1944 à Chizon, commune de Sainte-Pezenne aujourd’hui rattachée à Niort (Deux-Sèvres) ; mécanicien ; résistant FTPF.
Camille Gratien était le fils d’Eugène Gratien, âgé de 30 ans, marchand de vins à Paris et d’Eugénie, Henriette Guillot âgée de 24 ans, tous deux domiciliés à Paris. Il épousa à Châtellerault, le 16 août 1929, Marie, Marcelle, Georgette Gratteau, née le 31 juillet 1905 à Naintré (Vienne). Leur fille Jacqueline naquit en 1930 à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers (Vienne). Le recensement de 1931 indique que la famille était domiciliée à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, rue de Pontoise et que Camille Gratien y exerçait à son compte la profession de mécanicien alors que sa femme y exerçait le métier de sage-femme. Il en est de même au recensement de 1936, où ils sont domiciliés sur la Place, et où un deuxième enfant Jean né en 1933 est enregistré. Marie Gratteau peut-être domiciliée au début des années 40, à Sauzé-Vaussais (Deux-Sèvres), était en 1944 secrétaire des FTP du groupe Rivault à Poitiers.
Camille Gratien s’engagea dans la Résistance en 1942. Maquisard dans la Vienne, chef du groupe Camille, du 6 juin au 19 août 1944, Camille Gratien, alias Géron, était placé sous les ordres du colonel Sidou, dit Ledoux, chef régional des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), qui le nomma capitaine le 28 juillet 1944.
En allant chercher à Javarzay (Deux-Sèvres) un camion qu’il avait réquisitionné pour transporter des prisonniers qu’il avait fait évader du camp de Rouillé, il rencontra une colonne allemande à Chef-Boutonne (Deux-Sèvres) et fut arrêté le 15 août 1944.
Interné à la caserne Du Guesclin à Niort, il fut torturé puis fusillé le 19 août 1944 à Chizon, lieu-dit de Sainte-Pezenne (depuis rattachée à Niort) le même jour que René Goguelat, Raymond Kopp et Charles Lainé, mais semble-t-il exécuté seul à un autre moment de la journée. Tous furent enterrés sur place, Kopp, Goguelat et Lainé ensemble dans une fosse qu’ils avaient été contraints de creuser, et Camille Gratien dans une tombe isolée.
Son corps fut exhumé en septembre, et transféré au cimetière de Leigné-sur-Usseau dans la Vienne. Camille Gratien obtint la mention « Mort pour la France », FFI et « Interné Résistant » (DIR), son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Gervais-les-Trois-Clochers (Vienne).
Lieu d’exécution et de massacre : Niort, Chizon de Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres).
Par Dominique Tantin, Michel Thébault
SOURCES : Dossier SHD-AVCC, Caen, AC 21 P 618969. — Arch. Dép. Deux-Sèvres, 158 W 224 — Arch. Dép. Vienne (état civil, recensements 1931 et 1936) — Mémoire des hommes. — Mémorial genweb — État civil. — À consulter ultérieurement : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 268776.