NAVARRE Jeanne [née MAGNES Jeanne, Marie, Léonie]

Par Vincent Flauraud, Jacques Girault

Née le 30 mai 1913 à Ussel (Corrèze), morte le 30 décembre 2003 à Aurillac (Cantal) ; institutrice dans le Cantal ; membre du conseil syndical de la section départementale du SNI ; militante communiste, membre du bureau fédéral ; responsable de l’Union des femmes françaises dans le Cantal.

Elle était la fille de Marie Sabatier et de Jean Magnes, cheminot, vétéran du Parti communiste français, membre de la cellule Danielle-Casanova d’Aurillac, lors de son décès en 1972, à 87 ans. Cet exemple paternel compta beaucoup pour amorcer son engagement militant, comme elle en témoignait en 1975 dans Le Cantal ouvrier et paysan : « Il y a eu, je crois, la connaissance précoce du monde ouvrier et de ses luttes : les grèves des cheminots de 1920 me marquèrent à jamais, me rangeant du côté de ceux qui sont obligés de s’arrêter de travailler, de combattre, pour améliorer les conditions de vie de leur famille. L’exemple de mon père qui, après le congrès de Tours, adhéra à la Troisième internationale, m’aida à définir ce qui allait devenir mon idéal. Plus tard, la montée de l’hitlérisme en Allemagne et la menace de guerre dont elle s’accompagnait me firent franchir le pas. J’adhérai aux Jeunesses communistes en 1935 et au Parti en 1936 [1937 d’après les Archives du comité national du PCF]. Ainsi je suis venue au Parti pour lutter pour plus de justice sociale, contre le fascisme, pour la paix ».

Elle devint institutrice à Péaux puis à Aurillac. Elle se maria en juillet 1936 à Albepierre-Bredons (Cantal) avec Robert Navarre, instituteur, militant communiste, fils d’un ouvrier agricole.

Membre des Jeunesses communistes en 1935, du Parti communiste en 1937, Jeanne Navarre participa à la Résistance dans les FTPF avec son mari. Membre du comité et du bureau fédéral du PCF, de mars 1945 jusqu’en 1956, elle resta membre du seul comité fédéral jusqu’en 1959 puis devint membre de la commission de contrôle financier jusqu’en 1965.

Élue au conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs au milieu des années 1950, elle en était toujours membre à la fin des années 1960.

La visibilité de son engagement militant vint surtout de son action au sein de l’Union des femmes françaises. Dès 1946, elle était mentionnée comme membre du bureau des comités de femmes françaises, déléguée des comités au congrès départemental. En 1954, à Aurillac, en tant que responsable du comité local de l’UFF, elle conduisit une délégation de ménagères pour réclamer l’amélioration des conditions de vie des familles occupant les anciens baraquements militaires du Barra (aménagement des égouts, de lavoirs couverts, de WC supplémentaires, ramassage des ordures). En 1959 et 1962 au moins, elle était secrétaire du comité local, et en 1976, présidente.

Ses fils Jean et Robert Navarre prirent le relais du militantisme communiste, le premier en adhérant en 1973 et en devenant secrétaire à l’organisation de la section d’Aurillac vers 1975, puis en entrant au bureau fédéral et au secrétariat fédéral de1981 à 1990. Responsable à l’organisation, il fut aussi trésorier fédéral. Il fut élu conseiller municipal d’Arpajon-sur-Cère en 1977, le second en militant dans l’Isère.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149383, notice NAVARRE Jeanne [née MAGNES Jeanne, Marie, Léonie] par Vincent Flauraud, Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2013, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Vincent Flauraud, Jacques Girault

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Le Cantal ouvrier et paysan, 31 mars 1945, 20 avril 1946, 13 mars 1954, 27 mars 1954, 31 mars 1962, 6 avril 1963, 19 février 1972, 2 septembre 1972, 31 mai 1975, 1er mai 1976. — Renseignements fournis par son fils, Jean Navarre à Jacques Girault. — Etat civil de Saint-Victor (Cantal).

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