NAVARRI Roger, Charles

Roger Navarri enseignait au cours complémentaire d’Eymet (Dordogne). Militant du Syndicat national des instituteurs, il était au milieu des années 1950 membre du conseil syndical de la section départementale du SNI.

Au début des années 1950, il adhéra à la "Nouvelle gauche" puis en 1953 au Parti communiste français. Secrétaire de la section communiste d’Eymet, il suivit le stage organisé par le PCF pour les instituteurs en 1955. Lors de la conférence fédérale de 1956, il fut question de le faire entrer au comité fédéral mais il ne fut pas retenu en raison de sa " tendance Observateur", selon le rapport du secrétariat fédéral à la commission des cadres. Il n’en fut pas de même en 1957, et il entra au comité de la fédération communiste. Il quitta peu après le département.

Roger Navarri poursuivit ses études de lettres à la faculté de Bordeaux. Membre du comité de la section communiste de Mérignac où il habitait, il était secrétaire de Union des étudiants communistes à la faculté. Il obtint le CAPES de lettres modernes et fut nommé dans un lycée en Gironde puis fut reçu à l’agrégation des lettres. Il enseigna alors pendant deux années à l’École normale d’instituteurs de la Gironde à Caudéran, ainsi que sa femme Geneviève Navarri, épousée en 1953, avec laquelle il eut deux enfants, et dont il divorça au début ces années 1970.

Il entra au comité de la fédération communiste en 1962 et fut renouvelé régulièrement jusqu’à la fin des années 1960. Pendant ces années, il fut membre du bureau départemental, puis secrétaire de France-URSS en Gironde. À ce titre, il organisa ou participa à des voyages touristiques en URSS jusque dans les années 1970. Bon connaisseur des communismes au pouvoir dans les démocraties populaires, il prit progressivement des distances par rapport aux analyses de la direction du PCF.

Recruté comme assistant à la faculté des lettres qui s’intégra dans l’université de Bordeaux III (Michel de Montaigne), il devint professeur et enseigna jusqu’à sa retraite en 1998. Spécialiste d’André Breton et de la poésie du XXe siècle, il collabora à l’ouvrage collectif Histoire littéraire de la France (Paris, Éditions sociales, 1975) et publia des articles dans La Nouvelle Critique et dans Europe. Devenu professeur émérite, il fut le responsable aux Presses universitaires de Bordeaux de la revue Modernités en 1997 sur « Ecritures de l’objet ».

Il participa à des initiatives locales d’organisations culturelles et prononça plusieurs conférences au centre culturel « Centre Hâ 32 » sur la littérature, la poésie et leurs rapports avec les moyens de communications.