NAYROU Jean

Par Jacques Girault

Né le 3 décembre 1914 à Esplas-de-Sérou (Ariège), mort le 6 février 1983 à Foix (Ariège) ; instituteur en Ariège ; militant syndicaliste ; militant socialiste ; maire de Suc-et-Sentenac, puis de La Bastide-de-Sérou, conseiller général, sénateur de l’Ariège.

Jean Nayrou
Jean Nayrou
Sénateur

Fils d’un cultivateur, futur cheminot, et d’une cultivatrice, Jean Nayrou entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Foix en 1932. Il fut nommé instituteur à Benaix en 1935, puis, après son service militaire qu’il termina comme maréchal des logis, obtint un poste déshérité à Miglos (Norgeat) en octobre 1937. Après la guerre, reçu au brevet pour l’enseignement agricole, il exerça comme instituteur itinérant agricole à Suc-et-Sentenac.

Nayrou adhéra au Syndicat national (CGT) en troisième années d’école normale. Il participa aux actions de défense républicaine à partir de 1934. Le 12 février 1934, la grève à l’école normale se manifesta par un refus du lever, puis par des actions diverses, dont la participation à la manifestation dans la préfecture. Il entra au conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs à son retour du service militaire et, non gréviste le 30 novembre 1938 comme tous les instituteurs du département, devint secrétaire général de la section de décembre 1938 à la guerre. Au moment de la guerre d’Espagne, il participa avec les autres instituteurs ariégeois à l’aide aux républicains espagnols, approuvant son père, cheminot qui, avec d’autres cheminots, assuraient le passage de trains transportant du matériel et des armes vers l’Espagne. Ses conceptions pacifistes se modifièrent après les accords de Munich alors qu’il avait participé à la campagne du SNI autour de l’appel « Nous ne voulons pas la guerre ».

Nayrou adhéra au Parti socialiste SFIO, le 30 août 1932, et devint trésorier de la section des étudiants socialistes de 1933 à 1935 puis secrétaire fédéral adjoint des Jeunesses socialistes de 1937 à 1940. Pendant son service militaire, il assura le secrétariat de la section des jeunesses socialistes qui fonctionnait clandestinement dans son régiment. A la fin des années 1930, partisan des analyses de Paul-Faure*, il modifia son attitude à partir de sa mobilisation, le 19 août 1939 et commença à mieux comprendre les analyses de Léon Blum.

Mobilisé au début de la guerre, Nayrou s’engagea dans le mouvement « Combat » et en devint le responsable départemental tout en faisant partie du Parti socialiste clandestin. Il fut à nouveau mobilisé d’avril à août 1945.

Après la guerre, Nayrou, initié à la Franc-Maçonnerie, occupa des responsabilités dans la Fédération socialiste SFIO dont il fut secrétaire en 1954.

Élu conseiller général du canton de Vicdessos de 1945 à 1982, secrétaire de l’assemblée départementale pendant cette période, Nayrou en devint le vice-président de 1967 à 1969. Maire de Suc-et-Sentenac en 1953, il fut réélu en 1959. Il présidait aussi le syndicat agricole, la coopérative et le foyer rural de son village. Mais il le quitta pour habiter Foix et fut élu adjoint au maire de la ville en 1965. En 1971, il devint maire de La Bastide-de-Sérou.

Nayrou devint conseiller de la République le 19 juin 1955 (le seul du département) et fit partie des commissions de l’intérieur et du suffrage universel jusqu’en 1958. Membre suppléant des commissions de l’agriculture, des moyens de communication et de la presse, de la radio, du cinéma, il fut titulaire en 1956-1957 de la commission créée pour l’aménagement des régions sahariennes. En 1957-1958, ses interventions portèrent surtout sur l’organisation administrative et politique de l’Algérie. Ses autres interventions furent surtout consacrées aux questions agricoles. En juin 1958, il se prononça pour les pleins pouvoirs au général de Gaulle. Réélu sénateur le 26 avril 1959 et le 23 septembre 1962, membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, rapporteur de la commission sur le budget du ministère de l’Intérieur, il le resta après sa réélection, le 26 septembre 1971. Il participait régulièrement aux discussions sur des questions diverses. En 1980, il ne se représenta pas.

Un des maîtres du félibrige, partisan de l’enseignement des langues régionales, Nayrou, conseiller régional depuis 1973, vice-président de la Chambre d’agriculture, présidait sur le plan national la Fédération française d’économie montagnarde. Il ne présidait plus la FNERMCR en 1982 alors qu’il était toujours maire et conseiller général.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149399, notice NAYROU Jean par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2013, dernière modification le 2 décembre 2022.

Par Jacques Girault

Jean Nayrou
Jean Nayrou
Sénateur

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé en 1975. — Presse syndicale. — Site Internet du Sénat.

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