MERTZ Pierre (Peter)

Pierre Mertz commença à travailler aux houillères de Sarre et Moselle (Lorraine annexée) en juillet 1908 en occupant un poste de rouleur (fond). Il effectua son service militaire dans l’armée allemande entre octobre 1911 et septembre 1913 puis reprit un emploi de mineur jusqu’au 31 juillet 1914 avant d’être mobilisé dans l’armée allemande du 1er août 1914 au 25 juin 1917, date à partir de laquelle il retrouva son emploi de mineur.
C’est au lendemain de la guerre que Pierre Mertz commença à militer au syndicat CGT des mineurs, puis à la CGTU. Considéré dans son village comme un mineur « rouge foncé », il n’entrait pas dans les églises, ce regrettait son épouse notamment au moment de cérémonies familiales comme la communion de ses fils.

Il fut élu en mai 1923, délégué suppléant à la sécurité de la circonscription Ste-Fontaine des houillères de Sarre et Moselle. Il fut réélu, le 28 février 1926 au premier tour en obtenant 496 voix sur 535 votants pour 1 154 électeurs inscrits. À la mort du délégué titulaire, Etienne Beckendorf*, il se présenta à l’élection complémentaire du 27 mars 1927 et fut élu délégué titulaire de la circonscription par 319 voix sur 404 votants pour 1 074 électeurs inscrits. Il fut remplacé au poste de délégué suppléant par Jean Fougerousse*.

Il était à cette période membre de la commission exécutive du Syndicat des ouvriers mineurs de Lorraine (CGTU).

À nouveau candidat, en mars 1929, aux élections de délégué à la sécurité des ouvriers mineurs il fut réélu au second tour avec 224 voix sur 272 votants pour 1 033 électeurs inscrits. Il se représenta au renouvellement de mars 1932 et fut réélu au premier tour en obtenant 244 voix sur 417 votants pour 899 électeurs inscrits. Il fut à nouveau élu au renouvellement de mars 1935.

Parallèlement à son engagement syndical, Pierre Mertz milita également au Parti communiste. Il se présenta au renouvellement municipal à Hombourg-Haut (section de Hombourg-Haut, Moselle) en mai 1935. Il obtint, au second tour, 157 voix sur 311 votants et 304 suffrages exprimés pour 367 électeurs inscrits et fut donc élu.

Pierre Mertz fut particulièrement actif lors des grèves du Front populaire. Ses responsabilités syndicales et ses fonctions de délégué mineur l’amenèrent à participer, en 1936 et 1937, aux nombreuses négociations collectives devant organiser la mise en œuvre des avancées sociales obtenues.

À nouveau candidat, le 3 avril 1938, aux élections de délégué à la sécurité, il fut réélu délégué titulaire en rassemblant 180 voix sur 291 votants pour 419 électeurs inscrits.

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Mertz quitta la Moselle pour se réfugier dans la commune de Lafon (Vienne). et à Lafont-d’Usson-du-Poitou.
Son nom figurait dans le compte rendu d’interrogatoire d’Alphonse Rieth* arrêté par la Gestapo en octobre 1940. Le secrétaire général du Syndicat confédéré des mineurs de Moselle y décrivait dans le détail les structures de la CGT mosellane. Il était présenté sous la rubrique « délégués mineurs » membres du syndicat. Le compte rendu mentionne à propos de ses orientations politiques : « communiste ».
À la Libération, Pierre Mertz put reprendre son emploi aux houillères et son poste de délégué mineur à partir de décembre 1944. Il occupa cette fonction au moins jusqu’en mai 1947.

Pierre Mertz était marié et père de deux garçons. Il était l’oncle du militant Joseph Fousse*.