MAYER Charles (parfois MEYER Charles)

Charles Mayer commença à travailler aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) en avril 1921. Il figurait au début des années trente sur la « liste noire » de cette compagnie minière, propriété de la famille de Wendel, qui recensait l’identité de 223 mineurs membres de la CGT ou de la CGTU.

Le 18 décembre 1934, il fut candidat commun des syndicats mineurs CGT et CGTU aux élections des hommes de confiance (Vertrauensmann) du puits Vuillemin des mines de Petite-Rosselle. Il se présenta au poste de délégué titulaire et fut probablement élu.

Il se présenta en mai 1935 aux élections municipales à Petite-Rosselle (Moselle), sur la « liste unitaire des travailleurs » rassemblant des socialistes et des communistes du « Front unitaire antifasciste ». La liste comptait notamment dans ses rangs l’instituteur socialiste Alexandre Hoffmann *. Elle se présentait contre la liste du maire sortant Jean-Pierre Bourgeois. Au premier tour, il obtint 969 voix sur 1574 votants pour 1869 électeurs inscrits. Toute la liste de gauche fut élue et Alexandre Hoffmann fut élu maire : c’est la première fois que la cité minière n’était pas dirigée par un cadre de la houillère « proche » la famille de Wendel.
Charles Mayer participa en août 1935, à la réunion de militants syndicalistes et politiques devant aboutir à la constitution d’une organisation locale de Front populaire.

Au moment des grèves de juin 1936, il joua un rôle important. Dès la fin du mois, trois listes recensant au total trente-huit « meneurs », sont envoyées par la direction de la houillère de Wendel au sous-préfet de Forbach. Il figure parmi eux. Il fit notamment partie, le mercredi 17 juin 1936, de la petite délégation mise sur pied par Jean Schobert * pour amener les mineurs occupant les fosses à remonter au jour et reprendre le travail après leur avoir expliqué les termes de l’accord signé la veille par les secrétaires de la CGT et l’UGB et les délégués patronaux. Il faisait partie du comité de grève chargé d’organiser l’occupation des puits.
Il fut élu, le 14 février 1937, au comité de la section de Petite-Rosselle du Syndicat confédéré des mineurs de la Moselle (CGT).

Il fut évacué en septembre 1939 dans le Pas-de-Calais où les mineurs des Houillères de Petite-Rosselle travaillaient toujours pour la maison de Wendel. Une note de la direction rosselloise, sur laquelle il figure, signalait en janvier 1940 à la direction de la Mine de la Clarence à Calonne-Ricouart les mineurs jugés « indésirables » en raison de leurs activités syndicales.
De retour en novembre 1940, alors que le département était annexé au Reich hitlérien, il put reprendre un emploi à la houillère. Son dossier personnel indique à côté de la date du 29 avril 1941 qu’il « part pour la France ». De retour en Moselle après la Libération, il retravaille aux mines de Petite-Rosselle entre juin 1945 et juin 1948, date de son départ en retraite anticipée pour cause de maladie.

Charles Mayer se présenta aux élections municipales des 23 et 30 septembre 1945 à Petite-Rosselle sur la liste d’Union de la gauche, de la Résistance et de la CGT à dominante communiste. Il recueillit au premier tour 896 voix sur 2 807 suffrages exprimés et 2 970 votants. La liste fut battue par celle menée par Elfriede Hoffmann, l’épouse de l’ancien maire socialiste Alexandre Hoffmann mort en déportation.