VIDAL René, Émile, Jean, Marie

Par Daniel Grason

Né le 6 avril 1915 à Montauban (Tarn-et-Garonne), mort pendu par des miliciens le 16 juillet 1944 à Calmont (Haute-Garonne) ; officier de police ; résistant membre du groupe Morhange, du réseau Brutus.

Fils de Paul et de Virginie, née Périés, René Vidal épousa Marcelle Darse, il entra dans la police urbaine de Toulouse en 1941. Il était gardien motocycliste détaché à la commission d’armistice franco-allemande à l’hôtel Régina.

Il rejoignit l’équipe Morhange (Voir : Taillandier Marcel), entra dans la clandestinité, devint agent de renseignement du contre-espionnage rétribué. Il accomplit plusieurs missions dont des opérations de camouflage d’armes et de véhicules. Le 6 juin 1944 il prit la tête d’un petit convoi pour aller au maquis de Quérigut (Ariège), sous-lieutenant, il assura le commandement des maquisards.

Le 15 juillet, assisté du lieutenant Henri Lanfant et du sous-lieutenant Louis Calvet, il se rendit à Calmont récupérer de l’armement apporté de Toulouse qui était entreposé chez un boucher dont la maison servait de boîte aux lettres au groupe Morhange. Tous les trois logèrent dans un hôtel contigu à la boucherie.
Le samedi 16 juillet vers 7 heures 30 du matin, des SS, des membres de la police allemande et de la Milice arrivèrent à bord d’une quinzaine d’automobiles.

Agissant probablement sur dénonciation, ils interpellèrent les trois hommes au saut du lit. N’obtenant pas de renseignements sur l’emplacement du maquis, allemands et miliciens exécutèrent Henri Lanfant et Louis Calvet dans un bois voisin.

Les miliciens pendirent René Vidal à un bec de gaz sur la place du village avec une pancarte autour du cou « Je suis un déserteur de la police, je travaillais pour les terroristes ». La corde s’étant cassée peu après la pendaison, un milicien logea une balle dans la tête de Vidal et le rependit. Sous peine de représailles, les miliciens interdirent au maire de la commune de l’inhumer avant le lendemain soir.

Après la Libération, le ministère des anciens combattants déclara René Vidal « Mort pour la France », inhumé au cimetière de Montauban une plaque posée sur sa tombe indique : « Lâchement assassiné par la Milice le 16 juillet 1944 à l’âge de 29 ans ». Son nom figure sur la plaque des résistants « Morts pour la France » apposée rue de la Résistance à Montauban, ainsi que sur les monuments aux morts de la ville et de Calmont. Sur le lieu où il fut pendu une plaque rappelle le crime : « Français. Ici a été martyrisé et pendu par les nazis pour que vive la France René Vidal le 16 juillet 1944 ». Le réseau Morhange fut homologué et reconnut comme « unité combattante » du 1er novembre 1942 au 30 septembre 1944.

Voir : Calmont (16 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149556, notice VIDAL René, Émile, Jean, Marie par Daniel Grason , version mise en ligne le 18 octobre 2013, dernière modification le 10 janvier 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Livre d’Or du Mémorial de Ramatuelle 1939-1945, édité par l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (AASSDN), Paris, 2005. – Sous la Direction de F. Marcot avec la collaboration de B. Leroux et C. Levisse-Touzé, Dictionnaire historique de la Résistance, Éd. R. Laffont, 2006. – Site Mémoire des Hommes. – Site Internet GenWeb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable