ARRACHART Daniel

Par Paul Boulland

Né le 5 juillet 1945 à Amiens (Somme), mort le 25 mai 2011 à Salouel (Somme) ; ouvrier puis contremaître GDF ; syndicaliste CGT de la Somme, membre du bureau de la Fédération CGT de l’Énergie (1989-1996), président de la CMCAS d’Amiens-Arras (1971-1981), vice-président du comité de coordination des CMCAS (1974-1979), administrateur de l’IFOREP (1975-1976 et 1985-1996), président de la CCAS (1990-1997).

Le grand-père maternel de Daniel Arrachart, Jean Catelas, ouvrier bonnetier puis cheminot, syndicaliste, fut député communiste d’Amiens de 1936 à 1940. Responsable de premier plan au sein du Parti communiste clandestin, il fut arrêté en mai 1941 et guillotiné en septembre suivant. Daniel Arrachart était le fils de Catherine Catelas et Jean Arrachart. Ce dernier, entrepreneur de transports à l’époque, fut également arrêté mai 1941 puis relâché, faute de preuves. Cette histoire familiale ne manqua pas d’influencer les engagements de Daniel Arrachart. Passé par les écoles nationales de métiers GDF de Lyon-La Mouche (Rhône) et de Versailles (Yvelines), Daniel Arrachart entra à GDF comme ouvrier de travaux gaz, à Amiens, puis devint chef d’équipe à Abbeville (Somme).

Devenu militant du syndicat CGT, dirigé alors par Henri Cormier, Daniel Arrachart fut dans un premier temps peu sensible à l’enjeu des activités sociales : « pour moi, ça faisait “bonnes œuvres” » confia-t-il à René Gaudy. Toutefois, dans un contexte local marqué par la prédominance du syndicat Force ouvrière, la gestion de la CMCAS fut l’enjeu d’un conflit dans lequel Daniel Arrachart s’impliqua fortement. Un « groupe mutualiste » avait obtenu le droit de présenter aux élections de la CMCAS une liste indépendante qui devint rapidement un enjeu national. Après un premier recours infructueux de la CGT pour faire annuler cette candidature en justice, la mobilisation du syndicat obtint finalement une majorité pour la CGT au conseil d’administration, en 1971. Daniel Arrachart devint alors président de la CMCAS d’Amiens, fonction qu’il conserva durant une décennie. Au cours de la même période, il fut secrétaire général du syndicat ouvriers-employés d’Amiens. En 1974, il fut appelé par Claude Leroy* comme vice-président du comité de coordination des CMCAS, en charge notamment de la commission « contenu des activités décentralisées », jusqu’en 1979. En 1975, il entra également au bureau de l’IFOREP où il participa à la commission « recherche et réflexion ». Ces responsabilités croissantes amenèrent son élection à la commission exécutive de la Fédération CGT de l’Énergie, à l’occasion de son XXVIe congrès (Vichy, novembre 1975). Il entra au bureau fédéral à l’occasion du XXXe congrès (Caen, juin 1989), comme responsable du secteur des activités sociales.

Administrateur titulaire de la CCAS à partir de 1980, Daniel Arrachart en fut le secrétaire général adjoint, de 1981 à 1985, puis le secrétaire général, de 1986 à 1989, sous la présidence de Pierre Rumeau*. Il présida en particulier la commission « culture » de la CCAS. Il siégea à nouveau au conseil d’administration de l’IFOREP de 1985 à 1996. Daniel Arrachart devint président de la CCAS en janvier 1990. Son mandat débuta par la gestion des suites du contrôle de la Cour des comptes et la compagne contre les activités sociales qui en découla. En collaboration étroite avec le conseil d’administration, il s’efforça d’apporter la réponse de la CCAS. Durant sa présidence, la CCAS approfondit ses efforts de décentralisation. De nouvelles réalisations virent le jour, à l’image de la construction de l’immeuble René Le Guen à Montreuil (Seine-Saint-Denis), et de l’acquisition ou de la construction de nouveaux centres de vacances. Surtout, Daniel Arrachart contribua fortement au développement de l’action culturelle, à travers la publication d’ouvrages ou la participation à des festivals et événements artistiques.
Daniel Arrachart quitta son mandat de président de la CCAS et ses responsabilités fédérales après sa mise en inactivité de service, en janvier 1997. Retourné à Amiens, il resta toutefois investi dans les activités sociales, comme administrateur de la CMCAS jusqu’à son décès en 2011.

Il s’était marié le 23 avril 1966 à Longpré-les-Corps-Saints (Somme) avec Jacqueline Cornu.

En 2009, Daniel Arrachart participa à la réalisation par Jean-Pierre Denne du documentaire Jean Catelas revenant sur l’histoire de son grand-père.

Daniel Arrachart était membre du Parti communiste.

En juin 2012, Son nom fut donné à une salle de réunion de la CMCAS de Picardie et à la salle de spectacle du centre CCAS de la Napoule (Alpes-Maritimes) racheté aux Charbonnages de France sous sa présidence.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149557, notice ARRACHART Daniel par Paul Boulland, version mise en ligne le 4 novembre 2013, dernière modification le 4 novembre 2013.

Par Paul Boulland

SOURCES : Arch. FNME-CGT. ― Arch. CCAS. ― Arch. Comité de coordination des CMCAS. ― Laisons, bulletin de la CMCAS de Picardie, n° 158 (mai 2012) et 159 (septembre 2012). ― R. Gaudy, Les porteurs d’énergie, tome 2, Paris, Le Temps des cerises, 2009. ― Notes de Pascal Goittet. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable