BLANC Alain, Marius, Antoine

Par Paul Boulland

Né le 18 septembre 1947 à Charlieu (Loire) ; monteur-électricien puis dessinateur EDF ; syndicaliste CGT de Chambéry (Savoie), membre du bureau de la Fédération CGT de l’Énergie (1986-1996), président de la CMCAS de Chambéry (1973-1982), vice-président (1981-1987) puis président (1987-1996) du comité de coordination des CMCAS, administrateur de l’IFOREP (1981-1996).

Originaire d’une famille modeste, Alain Blanc grandit à Charlieu. Son père exerça divers métiers. Il avait d’abord été serveur puis OS chez Berliet à Villeurbanne (Rhône), avant de devenir manœuvre dans des entreprises d’ébénisterie puis finalement auxiliaire aux PTT. Prisonnier durant la Seconde guerre mondiale, il en avait conservé de forts sentiments antimilitaristes et était électeur du Parti communiste. La mère d’Alain Blanc était ouvrière tisseuse, dans la soierie, et affichait des opinions modérées. À partir de 1958, la famille vécut dans une cité HLM. Alain Blanc fréquenta l’Amicale laïque de Charlieu et notamment ses sections sportives. Après sa scolarité à l’école communale, il intégra le lycée technique de Roanne (Loire), comme boursier. Il poursuivit sa scolarité jusqu’niveau du Brevet d’études industrielles en mécanique générale. Reçu au concours des écoles nationales de métiers d’EDF, il intégra l’école de Soissons-Cuffies (Aisne) en avril 1965. Au terme de sa formation, Alain Blanc fut embauché à EDF en avril 1966, comme monteur-électricien de réseaux au district de Chambéry-Ville (Savoie). Dans un contexte local marqué par une très forte implantation de la CGT, il adhéra rapidement au syndicat, dès l’été 1966.

Alain Blanc effectua son service militaire dans l’armée de l’Air, aux ateliers de réparation d’Ambérieu-en-Bugey (Ain), de septembre 1967 à janvier 1969. À son retour, il réintégra son poste à Chambéry et commença à s’engager plus fortement dans l’activité syndicale. Il intégra le bureau du syndicat de Chambéry, d’abord comme responsable de la commission des jeunes, et y siégea jusqu’en 1981. Dans le même temps, il fut élu au bureau de l’Union locale CGT, dont il fut membre jusqu’en 1973. En mars 1970, Alain Blanc devint dessinateur détaillant et assura le secrétariat du sous-comité mixte à la production. Dans cette responsabilité, il eut notamment à intervenir sur les conséquences de l’extinction de l’usine à gaz de Chambéry. En novembre 1973, Alain Blanc succéda à Maurice Montchamp comme président de la CMCAS de Chambéry. Au cours de son mandat, la CMCAS développa de nouvelles activités, en particulier l’Activibus, permettant d’apporter livres, disques, etc. auprès des agents travaillant dans les usines ou les districts reculés. Alain Blanc s’attela également à développer le système mutualiste et les conventions de tiers-payant. Cette question lui tenait à cœur car il se souvenait des difficultés financières qu’avait connues sa famille lorsque sa mère, gravement malade, avait du subir une intervention chirurgicale. Parallèlement, il devint secrétaire général adjoint du syndicat ouvriers-employés de Chambéry et siégea en commission secondaire, en comité hygiène et sécurité et au comité de liaison de la médecine du travail. À partir de 1981, il milita au Groupement national des cadres (GNC), comme membre du bureau du syndicat GNC de Chambéry, jusqu’en 1986. Il resta investi sur le plan interprofessionnel. Membre de la commission exécutive de l’UD-CGT de Savoie, de 1973 à 1986, il y fut responsable de la commission sociale. Il représenta l’UD comme administrateur de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Savoie, de 1976 à 1980 puis de 1982 à 1986.

À partir de 1981, Alain Blanc fut membre du comité de coordination des CMCAS dont il devint le vice-président, aux côtés de Gilles Beutier*, président. Ce dernier ayant eu des problèmes de santé, Alain Blanc dut rapidement assurer un premier intérim. Il eut en particulier à traiter la question de la décentralisation des prestations et de l’informatisation des CMCAS. Lors du XXIXe congrès de la Fédération CGT de l’Énergie, il fut élu au bureau fédéral, en charge du comité de coordination des CMCAS. Il devint président du comité de coordination en mai 1987. Parallèlement, il fut administrateur de l’IFOREP, et membre de son bureau, entre 1981 et 1996. Après le contrôle de la Cour des comptes (1988-1990) et la campagne contre les activités sociales qui en découla, Alain Blanc prit une part active aux mobilisations et à la réponse du comité de coordination, tout en devant faire face à des accusations infondées le mettant personnellement en cause. Il fut également au cœur des mobilisations contre le plan Veil, en 1993.

À travers ses responsabilités dans les activités sociales, Alain Blanc s’investit dans le domaine de la Mutualité. En tant que président de la CMCAS de Chambéry, il fut président du conseil d’administration de l’Union des mutuelles de travailleurs de Savoie (UMTS) de 1976 à 1986, date à laquelle la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) refusa la double affiliation avec la Fédération nationale des mutuelles de travailleurs (FNMT). Dès lors, la CMCAS adhéra à la Fédération des mutuelles de France (FMF) et Alain Blanc siégea à son conseil d’administration et au bureau, de 1986 à 1996. Alain Blanc resta administrateur de la CMCAS de Chambéry jusqu’en 2007. À cette date, il choisit de se retirer, en réaction à la disparition de la vocation mutualiste des CMCAS suite à la création de la Caisse d’assurance maladie des IEG (CAMIEG).

En 1996, Alain Blanc demanda à quitter l’ensemble de ses responsabilités au comité de coordination, à la Fédération CGT et à la FMF. Il réintégra l’entreprise à Chambéry, avec la perspective de devenir responsable des questions de santé au travail. Mais il accepta finalement la proposition de devenir directeur de secteur à la Direction régionale opérationnelle de la CCAS où il termina sa carrière professionnelle en 2002. Au cours de cette période, il suivit une formation en gestion des organismes de l’économie sociale à l’Université de Nanterre.

Parallèlement à ses engagements syndicaux, Alain Blanc avait adhéré au Parti communiste en 1969. Il figura sur les listes du PCF lors des élections municipales, « pour faire le nombre » dit-il, et déclina la perspective de devenir adjoint aux affaires sociales en 1977. Il quitta le parti en 2000, en réaction au vote de la loi de transposition de la directive européenne sur l’électricité, pour lequel le PCF avait laissé la liberté de vote à ses députés, qui s’abstinrent majoritairement.

Marié à Danielle Jouve, chef de section à EDF-GDF, Alain Blanc est père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149583, notice BLANC Alain, Marius, Antoine par Paul Boulland, version mise en ligne le 20 octobre 2013, dernière modification le 20 octobre 2013.

Par Paul Boulland

SOURCES : Arch. Comité de coordination des CMCAS (Notes de Françoise Robert-Sangué). ― Arch. IFOREP. ― R. Gaudy, Les porteurs d’énergie, tome 2, Paris, Le temps des cerises, 2009. ― Entretien avec Alain Blanc, avril 2010.

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