BAUCHE Jean-Baptiste. [Belgique]

Par Ivan Lewuillon

Dour (pr. Hainaut, arr. Mons), 4 janvier 1879 − Boussu (pr. Hainaut, arr. Mons), 28 juin 1956. Ouvrier mineur puis administrateur d’une coopérative socialiste, militant de la Jeune garde socialiste, conseiller communal, échevin puis bourgmestre socialiste de Boussu, conseiller provincial du Hainaut.

Issu d’une famille nombreuse, Jean-Baptiste Bauche doit abandonner l’école après sa quatrième année primaire. Son père est mineur mais un salaire d’appoint est bien nécessaire. Aussi Bauche s’occupe-t-il des travaux de la terre avant de devenir lui-même ouvrier mineur. Comme il ose s’élever contre l’état de misère des travailleurs et les souffrances sans nombre qu’ils doivent supporter, il est bien vite traqué par le patronat minier d’alors. Il milite chez les Jeunes gardes socialistes, où il fait preuve d’ardeur et de sentiments altruistes. En 1903, il épouse une hornutoise, Élise Vilain, qui lui donne une fille. Mais c’est le moment où, en rupture d’embauche, il doit chercher du travail en France. En 1907, il est candidat pour un emploi de marchand de journaux. Sans succès.
Le 7 août 1907, Jean-Baptiste Bauche, sans travail depuis quinze jours, dépose devant la Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille ; lors de la séance du groupe de Dour, section de Mons. Il y dénonce les mauvaises conditions de travail dans le Charbonnage du Grand Buisson à Dour.

Pendant la Première Guerre mondiale, Jean-Baptiste Bauche est déporté par l’occupant allemand à la suite de la grève d’avril 1917, d’abord à Tilloy (département du Pas-de-Calais, France) durant six mois, ensuite en Allemagne où il travaille comme mineur jusqu’en avril 1918. Il est l’un des 35 survivants des 185 déportés borains, comme il le relate dans L’Avenir du Borinage du 4 avril 1920.

Après la guerre, Jean-Baptiste Buche prend la tête de la section locale du Parti ouvrier belge (POB) à Boussu-Bois. En 1919 , il succède au vieux lutteur Alfred Dendal*, décédé en 1916, comme administrateur-gérant de la coopérative, L’Union ouvrière, à Boussu-Bois. Il gardera cette fonction jusqu’en 1936, année de l’entrée de l’Union ouvrière au sein de l’Union des coopérateurs borains.

Élu conseiller communal de Boussu en 1921, Jean-Baptiste Bauche devient échevin de l’Instruction publique. En 1927, il devient premier échevin et, en 1933, bourgmestre remplaçant ainsi Julien Annotiau, exclu du POB avec ses colistiers de Boussu-centre. Cette mutation consacre la victoire au sein du POB du hameau de Boussu-bois, peuplé de mineurs, sur le centre de la commune où les métallurgistes sont plus nombreux. Il est conseiller provincial en 1925. Conduire tant d’attelages n’est pas chose facile. Mais, foncièrement honnête, d’une probité à toute épreuve et d’un courage exemplaire, il remplit toutes ses fonctions avec honneur. Pourtant, en 1947, Jean-Baptiste Bauche n’est pas favorisé par le poll communal de Boussu. Il en prend philosophiquement son parti, laissant à de plus jeunes le soin de diriger la commune.

Il faut dire qu’à ce moment, Jean-Baptiste Bauche milite depuis près d’un demi-siècle. Et l’avantage est qu’il peut exercer en toute sérénité son mandat de président de la fanfare socialiste, La Fraternité, dont il est membre du Comité depuis plus de quarante ans. Au reste, chef attitré de la section locale du parti socialiste depuis 1918, il le restera jusqu’à sa mort survenue le 28 juin 1956. Un passé sans tache, une carrière pleine de mérite, la rectitude de sa conduite font « reconnaître à ses adversaires même que Jean-Baptiste Bauche était un « brave homme ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149601, notice BAUCHE Jean-Baptiste. [Belgique] par Ivan Lewuillon, version mise en ligne le 21 octobre 2013, dernière modification le 31 janvier 2024.

Par Ivan Lewuillon

SOURCES : Le Peuple, 6 janvier 1947, 9 avril 1947 − SERWY V., La coopération en Belgique, t. IV : La vie coopérative - Dictionnaire biographique, Bruxelles, 1952, p. 89.

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