BUSIEAU Marcel.

Par Ivan Lewuillon

Wasmes (aujourd’hui commune de Colfontaine, pr. Hainaut, arr. Mons), 31 juillet 1914 − Colfontaine, 3 juillet 1995. Instituteur, puis professeur et inspecteur administratif de l’enseignement technique, jeune garde socialiste, dirigeant syndical dans l’enseignement, bourgmestre socialiste de Wasmes, sénateur et ministre des Postes, Télégraphes et Téléphone (PTT), fils d’Alfred Busieau.

Fils d’Alfred Busieau, mineur, militant socialiste, Marcel Busieau est un enfant du Borinage (pr. Hainaut). Non seulement il y a grandi mais il ne quittera pratiquement jamais sa commune natale. Après avoir achevé ses études secondaires inférieures à l’École moyenne de l’État de Saint-Ghislain (pr. Hainaut, arr. Mons), il fréquente l’École normale de l’État à Mons où il est promu instituteur en 1934. Tout en assurant quelques intérims dans l’enseignement communal de Wasmes, il poursuit ses études à l’École industrielle de l’État dans sa commune et à l’Institut de chimie à Hornu.

En janvier 1937, Marcel Busieau est nommé professeur aux écoles techniques et professionnelles du Borinage, à Hornu (aujourd’hui commune de Boussu, pr. Hainaut, arr. Mons). Cette même année, il est chargé de cours à l’École industrielle de Wasmes. Il quitte ce poste en 1946 et devient chargé de cours aux écoles techniques féminines du Hainaut, à Saint-Ghislain. Il y enseigne jusqu’en 1974. Il est également inspecteur administratif de l’enseignement technique.

En 1933, Marcel Busieau adhère à la section des Étudiants socialistes de Mons pendant ses études. En 1936, il devient président de la section locale de la Jeune garde socialiste (JGS). Devenu enseignant, il adhère au Syndicat du personnel enseignant socialiste dont il devient secrétaire régional en 1935, fonction assurée jusqu’en 1956.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marcel Busieau édite le clandestin La pensée syndicale et adhère au Front de l’indépendance. De 1944 à 1946, il est journaliste au Peuple. Élu conseiller communal en 1952, il est bourgmestre de Wasmes du 1er janvier 1953 à la fin de 1976. Lors de la fusion des communes le 1er janvier 1977, il est nommé bourgmestre de Colfontaine, il le restera jusqu’en 1983. Élu député de l’arrondissement de Mons en 1954, il est sénateur coopté de 1956 à 1981 en remplacement de Jean Rolland, décédé. Il est ministre des PTT de 1961 à 1963 dans le gouvernement Lefèvre-Spaak (coalition sociale-chrétienne - socialiste). Il est par ailleurs secrétaire de la Centrale régionale d’éducation ouvrière (CREO) de 1950 à 1970.

Toutes ces activités n’empêchent pas Marcel Busieau de s’intéresser de très près à tout ce qui touche à l’enseignement. Il est membre de la commission du Pacte scolaire et rédige de nombreux articles à son propos. Il est l’auteur de cinq livres : Nous, la rue (1950), une histoire anecdotique de la question royale ; Démocratie et enseignement (1957), en collaboration avec Abel Dubois, alors inspecteur de l’enseignement technique ; Jean Jaurès et son vivant message (1959 ; réédité en 1979) ; Dix femmes qui ont marqué leur époque (1982), en collaboration avec Anne-Marie Lizin*.

De 1975 à 1981, Marcel Busieau est aussi président de la commission de l’Intérieur du Sénat et vice-président du groupe socialiste sénatorial. Il siège au bureau du Parti socialiste belge de 1957 à 1965.

Ainsi, durant un demi-siècle, Marcel Busieau lutte pour son idéal politique, pour la justice sociale et pour une réforme réellement démocratique de l’enseignement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149610, notice BUSIEAU Marcel. par Ivan Lewuillon, version mise en ligne le 21 octobre 2013, dernière modification le 2 novembre 2022.

Par Ivan Lewuillon

ŒUVRE : Outre celles citées dans la notice : Les cinq présidents, Bruxelles, 1985.

SOURCES : Notes fournies par Marcel Busieau − MERCKX J., Cent ans au service du peuple - L’école normale primaire de l’État à Mons, Mons, 1978, p. 125.

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