ARTISIEN Camille.

Par Jean-Pierre Delhaye

Bruyelles (aujourd’hui commune d’Antoing, pr. Hainaut, arr. Tournai), 19 juillet 1882 – Antoing, 26 octobre 1956. Tailleur de pierres, militant socialiste, dirigeant mutualiste local, secrétaire fédéral du Syndicat des carriers, conseiller communal, échevin puis bourgmestre d’Antoing, député de l’arrondissement de Tournai-Ath, frère d’Henri Artisien.

Camille Artisien est le fils d’Henri-Joseph Artisien, ouvrier, et d’Alphonsine Tournois, tenancière de la Maison du peuple de Bruyelles. Veuve à quarante-deux ans, socialiste convaincue, Alphonsine Tournois éduque six enfants. Le jeune Camille descend dans la carrière à l’âge de onze ans pour y apprendre le métier de tailleur de pierres.

L’action de Camille Artisien est indissociable des succès politiques obtenus à Bruyelles par son frère aîné, Henri. Après les grèves de 1907-1908, il est le promoteur de la fusion des sections locales des carriers. En 1912, il assure le secrétariat de la mutualité socialiste de Bruyelles. En décembre 1918, il est élu secrétaire fédéral du Syndicat des carriers de Tournai-Ath (pr. Hainaut), organisation qui regroupe 5.695 affiliés en 1925. Dans Le Carrier de mai 1924, Artisien revendique le droit aux congés payés pour tous les travailleurs.

Membre du Comité fédéral du Parti ouvrier belge (POB) depuis 1920, échevin d’Antoing depuis 1921, Camille Artisien figure à la deuxième suppléance sur la liste sénatoriale de son parti aux élections législatives de 1925. C’est en qualité de secrétaire syndical qu’il rédige et présente un rapport sur le chômage au Congrès d’arrondissement du parti qui se tient le 15 février 1931. Aux funérailles du député, Joseph Defaux*, en juillet 1931, Artisien évoque l’histoire de l’action syndicale dans le Tournaisis.

En 1936, l’échevin d’Antoing se classe troisième au poll pour le Sénat, derrière Goffin et Moulin. Il recueille 2.714 voix. Il entame tardivement une carrière parlementaire, en 1939, comme député du POB de Tournai-Ath.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 24 octobre 1942, Camille Artisien est démis de son mandat d’échevin d’Antoing par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, G. Romsée. Il réintègre ses fonctions, à la Libération, le 9 septembre 1944.

Aux élections législatives de 1946, Camille Artisien, député sortant, est classé quatrième effectif et aussi deuxième suppléant sur la liste de la chambre du Parti socialiste belge, qui succède au POB. Mais le scrutin est un échec pour les socialistes de Tournai-Ath : ils perdent 8,8% par rapport à l’élection de 1939. Jules Hossey reste l’unique député socialiste de cette circonscription. Le 11 mai 1955, Camille Artisien succède au docteur Jean Huart en qualité de bourgmestre d’Antoing, il le reste jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149616, notice ARTISIEN Camille. par Jean-Pierre Delhaye, version mise en ligne le 21 octobre 2013, dernière modification le 2 janvier 2020.

Par Jean-Pierre Delhaye

SOURCES : L’Égalité, 1898-1940 – Notice réalisée par François De Brigode, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 1982 – DELHAYE J.-P., DUCASTELLE J.-P., DUVOSQUEL J.-M., SONNEVILLE M., 1885-1985. Histoire des fédérations. Hainaut occidental, Bruxelles, 1985 (Mémoire ouvrière, 4).

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