ARTISIEN Henri.

Par Jean-Pierre Delhaye

Bruyelles (aujourd’hui commune d’Antoing, pr. Hainaut, arr. Tournai), 2 juin 1878 – 5 décembre 1932. Porteur du journal Le Peuple, militant socialiste, secrétaire syndical local, militant coopératif, conseiller communal puis bourgmestre de Bruyelles, conseiller provincial du Hainaut, frère de Camille Artisien.

Henri Artisien est le fils d’Henri-Joseph Artisien et de Alphonsine Tournois, tenancière de la Maison du peuple de Bruyelles. Sa mère, veuve à quarante-deux ans, a la charge de six enfants. Artisien fréquente l’école primaire jusqu’à onze ans. Porteur du journal, Le Peuple, il rédige la chronique locale de Bruyelles dans l’hebdomadaire fédéral socialiste, L’Égalité dès 1898. Membre du Comité fédéral provisoire du Parti ouvrier belge (POB) de Tournai, dès sa création en 1898, Artisien est élu conseiller communal de Bruyelles en 1903.

En 1904, Henri Artisien devient secrétaire du Syndicat des carriers de Bruyelles-Calonne. Un groupe de trompettes, La Sociale, voit le jour à Bruyelles en 1904. La même année, lors du poll pour les élections législatives, Artisien et les militants de sa section s’opposent à la candidature du secrétaire fédéral, l’avocat athois, G. Bertrand, préférant favoriser l’ascension politique de syndicalistes comme Joseph Defaux*. En 1907, Henri Artisien crée la coopérative, La Sociale. En 1912, il adresse une lettre ouverte au journal catholique, Le Courrier de l’Escaut, dans laquelle il proclame son attachement à la libre pensée et à la lutte des classes.

Dans L’Égalité du 4 février 1912, Henri Artisien dresse le bilan provisoire de son activité militante. Bruyelles compte un syndicat de 251 cotisants, une coopérative de 76 membres et une mutualité en formation qui rassemble 140 adhérents. Artisien est également secrétaire de la Libre pensée d’Antoing qui organise annuellement une fête pour les enfants de onze ans, dispensés du cours de religion. Aux élections communales de 1921, le POB de Bruyelles recueille 393 voix sur 628 votes valables et obtient six élus sur neuf. Henri Artisien est nommé bourgmestre. Une manifestation en l’honneur du nouveau bourgmestre est organisée en septembre 1921. Entretemps, Artisien est promu commissaire d’État pour les dommages de guerre, membre de la commission des Pensions de vieillesse, secrétaire du Comité de patronage des habitations ouvrières. En août 1924, il devient membre du Comité exécutif de l’Union des coopérateurs du Tournaisis.

En 1927, Henri Artisien prononce l’éloge funèbre de Charles Dujardin (Bruyelles, 1845-1927), premier échevin de Bruyelles et pionnier du socialisme dans cette localité.

Plus encore que son frère Camille, Henri Artisien œuvre avec ténacité pour mettre en place les structures sociales, économiques et politiques du POB dans sa commune. Forte personnalité, leader syndical, il est élu conseiller provincial du Hainaut en 1932, à la veille de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149617, notice ARTISIEN Henri. par Jean-Pierre Delhaye, version mise en ligne le 21 octobre 2013, dernière modification le 2 janvier 2020.

Par Jean-Pierre Delhaye

SOURCES : L’Égalité, 1898 - 1932, spécialement les articles nécrologiques des 11 et 18 décembre 1932 – DELHAYE J.-P., DUCASTELLE J.-P., DUVOSQUEL J.-M., SONNEVILLE M., 1885-1985. Histoire des fédérations. Hainaut occidental, Bruxelles, 1985, p. 140, 147 (Mémoire ouvrière, 4).

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