LAROZE Jean-Claude

Par Paul Boulland

Né le 14 mai 1941 à Saint-Vallier (Saône-et-Loire) ; conducteur de travaux, électromécanicien, chef de maintenance puis cadre EDF ; syndicaliste CGT de Saône-et-Loire, membre de la commission exécutive de la Fédération CGT de l’Énergie (1975-1998), membre de la commission exécutive confédérale (1975-1998), membre du bureau confédéral de la CGT (1975-1992), en charge de la propagande puis de la formation, directeur du Peuple (1982-1992).

Le père de Jean-Claude Laroze était mineur et militant de la CGT. Sa mère était sans profession. Outre ses parents, Jean-Claude Laroze cite également son grand-père maternel, ouvrier à la Compagnie électrique de la Grosne, parmi les membres de sa famille qui influencèrent la suite de son parcours et ses engagements. Jean-Claude Laroze suivit ses études techniques et obtint le Brevet d’études industrielles d’électromécanicien et le certificat de fin d’études des Écoles nationales professionnelles. Entre 1955 et 1961, il participa aux activités des Auberges de jeunesse, au sein desquelles il assura des fonctions de trésorier, ainsi qu’à celles des Francs et franches camarades (FRANCA). Jean-Claude Laroze entra dans la vie professionnelle en 1959, comme conducteur de travaux dans une entreprise sous-traitante d’EDF pour le changement de tension. Il intégra EDF en 1963, comme électromécanicien au Centre régional transports et télécommunication (CRTT) Alpes où il travailla jusqu’en 1966. De 1966 à 1975, il fut chef de maintenance principal au Groupement régional de production thermique (GRPT) Sud-Est.

Militant de la CGT depuis 1959, Jean-Claude Laroze devint secrétaire général adjoint du syndicat du centre de Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire) et secrétaire général du syndicat de la centrale de Châlons entre 1968 et 1975. Dans la même période, il appartint également au collectif du syndicat du GRPT Sud-Est. Il représenta la CGT dans les organismes statutaires d’EDF : au comité hygiène et sécurité, entre 1967 et 1975, et en comité et sous-comité mixtes à la production, entre 1969 et 1975. Lors du XXVIe congrès de la Fédération CGT de l’Énergie (Vichy, novembre 1975), il fut élu à la commission exécutive fédérale, où il fut siégea sans interruption jusqu’au XXXIe congrès fédéral (Lanester/Lorient, juin 1992), comme représentant du syndicat ouvriers-employés puis GNC du GRPT Sud-Est.

Parallèlement à son activité au sein du syndicat EDF, Jean-Claude Laroze s’investit sur le terrain interprofessionnel et intégra le bureau de l’UD-CGT de Saône-et-Loire. Il militait également au sein du Parti socialiste depuis 1972, et fut secrétaire de la section de Châlons-sur-Saône et membre du bureau de la fédération départementale du PS.

Dans un contexte marqué par le développement de la politique unitaire et par l’instauration d’une parité entre communistes et non-communistes au sein de la direction de la CGT, Jean-Claude Laroze fut élu au bureau confédéral lors du IXLe congrès de la CGT (Le Bourget, juin 1975). Il fut chargé du secteur de la propagande, en remplacement de René Buhl*, et de la coordination du secteur public et nationalisé. Jean-Claude Laroze s’efforça de renforcer le secteur propagande, par la création de nouveaux outils comme la revue Propa lancée en 1976 et par les collaborations avec de nombreux professionnels. L’enjeu de l’information et du recours à de nouveaux moyens de communication s’affirma tout particulièrement lors du XLe congrès confédéral (Grenoble, novembre 1978). Il se concrétisa ensuite dans la création des radios de luttes, et en premier lieu de la radio Lorraine cœur d’acier (LCA). Au comité confédéral national des 7 et 8 janvier 1980, avec plusieurs membres du bureau confédéral (René Buhl*, Christiane Gilles*, Jean-Louis Moynot*, etc.) Jean-Claude Laroze s’abstint lors du vote d’une résolution qui ne condamnait pas clairement l’intervention soviétique en Afghanistan. L’événement traduisait alors les tensions croissantes au sein de la direction confédérale, qui débouchèrent sur plusieurs démissions dans les mois suivants. Pour sa part, Jean-Claude Laroze ne se situait pas dans cette logique de rupture. Il se rendit à Kaboul fin janvier 1980, dans la délégation de la CGT conduite par Pierre Gensous* qui fit un compte-rendu favorable de la situation. En février suivant, il intervint également en ce sens sur radio Lorraine cœur d’acier.

Jean-Claude Laroze, qui avait alors quitté le Parti socialiste, fut reconduit au bureau confédéral lors du LXIe congrès de la CGT (Lille, juin 1982), avec désormais la responsabilité de la direction du Peuple, qu’il conserva jusqu’en 1992. À compter de décembre 1985, il eut également la charge du secteur de la formation syndicale, responsabilité confirmée par le XLIIIe congrès (Montreuil, mai 1989). Il participa ainsi à la création et au suivi d’Émergences, centre de formation et d’expertise de la CGT. En 1992, Jean-Claude Laroze choisit de reprendre ses activités professionnelles, en restant toutefois membre de la commission exécutive confédérale jusqu’en 1998. Il fut affecté comme chef adjoint à la centrale de Lucciana, en Corse, jusqu’à son départ en retraite, en juin 1996.

En 1995, Jean-Claude Laroze appela à voter Robert Hue aux élections présidentielles.

Le 26 juin 1980, Jean-Claude Laroze avait épousé Françoise Oliva, employée SNCF, membre du bureau de la Fédération CGT des cheminots, secrétaire du Centre confédéral d’éducation ouvrière (CCEO) et présidente du Centre d’études et de recherches sur la coopération internationale (CERCI), morte en 2000. Il s’est ensuite remarié avec Line Arnoux, cadre infirmière. Jean-Claude Laroze est père de quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149652, notice LAROZE Jean-Claude par Paul Boulland, version mise en ligne le 23 octobre 2013, dernière modification le 28 mars 2020.

Par Paul Boulland

SOURCES : Fonds Jean-Claude Laroze, IHS-CGT, 41 CFD. — Presse nationale. — I. Hayes, « Radio Lorraine Coeur d’Acier, Longwy, 1979-1981 », in F. Blum, Des radios de lutte à internet : militantismes médiatiques et numériques, Paris, Presses de la Sorbonne, 2012. — R. Gaudy, Les porteurs d’énergie, tome 2, Paris, Le Temps des cerises, 2009. — Renseignements fournis par l’intéressé (février 2011).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable