ARRUS René [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Cheminot à Philippeville [Skikda] (Algérie), secrétaire général de l’UL-CGT, exclu de la CGT et du PCA en 1953.

Présumé né en 1899 ou 1900 à Damrémont, village colonial près de Philippeville (Skikda), René Arrus appartient à une famille venue s’installer en Algérie vers les années 1871-1872. Les grands-parents ont vécu sur des lots de colonisation ; son père et deux oncles sont devenus cheminots ; ils n’ont jamais eu d’activité politique ou syndicale. René Arrus restera marqué par ce milieu colonial hors des villes et sans grand contact avec la population algérienne traitée par le mépris. Il a commencé à fréquenter l’école à l’âge de sept ans et seulement pendant trois ans.

En devenant cheminot à Philippeville, il adhère au syndicat et au Parti communiste. En 1946, il est élu secrétaire général de l’Union locale CGT de la ville ; en 1947 il est membre de la première commission exécutive du comité de coordination des syndicats confédérés d’Algérie. Il continue d’assurer activement ses différentes responsabilités syndicales et politiques jusqu’au début de 1953 car il est alors exclu du PCA et de la CGT. Il était sur les lieux, en octobre 1952 à Philippeville, de la répression de la manifestation contre la saisie du journal du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), L’Algérie libre et pour la libération des emprisonnés, quand la police a tiré. Il refusa de donner son témoignage à la défense des victimes « musulmanes ». Son exclusion est souvent citée comme une mesure contre le racisme colonial anti-arabe : cependant le motif est atténué en disant « pour son opposition à l’arabisation des instances des deux organisations ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149710, notice ARRUS René [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 25 octobre 2013, dernière modification le 9 novembre 2022.

Par René Gallissot

SOURCES : Liberté, 9 avril 1953. —Témoignages recueillis et notes d’A. Taleb-Bendiab. — M. Harbi Une vie debout, Mémoires politiques, tome I : 1945-1962, La Découverte, Paris, 2001.

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