RICHARD Élie, Louis

Par Didier Bigorgne

Né le 20 septembre 1907 à Girancourt (Vosges), mort le 11 janvier 1990 à Charleville-Mézières (Ardennes) ; militaire de carrière, puis commerçant ; résistant, franc-maçon, militant socialiste et associatif ; rédacteur en chef du Réveil Ardennais (1964-1975) ; conseiller municipal de Charleville (1959-1966).

Élie Richard était le fils de Louis Richard, employé qui devint chef de bureau à la préfecture des Ardennes, et de Marie Aimée Forterre, sans profession. Très jeune, il se destina à une carrière militaire. En 1939, il sortit de l’école du Génie de Versailles avec le grade de sous-lieutenant et prit son premier commandement à la compagnie radio de la 70e division d’infanterie, occupant alors le secteur de Wissembourg.

En juin 1940, Élie Richard, qui combattait les Allemands avec la 5e Armée, fut fait prisonnier à Baccarat (Meurthe-et-Moselle). Dès le mois d’août, il s’évada. Il rejoignit la région de Nancy et s’engagea dans la Résistance. Nommé chef de secteur du groupe Lorraine, avec le grade de capitaine, en juin 1943, il se spécialisa dans la formation de troupes de choc et joua un rôle déterminant dans le parachutages d’armes. Élie Richard, qui était recherché par la Gestapo, gagna alors la région de Perpignan en 1944. Il y continua son action de résistance avant de participer à la libération de Paris en commandant un corps franc. En juillet 1945, il fit partie de la mission militaire du général Catroux qui se rendit à Moscou. De retour en France à la fin de l’année 1946, il mit fin à sa carrière militaire pour s’installer, en qualité de frigoriste, à Charleville.

Élie Richard adhéra au Parti socialiste SFIO. Conseiller municipal de Charleville du 8 mars 1959 au 1er octobre 1966, il représenta son parti aux élections des 4 et 11 juin 1961 pour le Conseil général dans le canton de Sedan-Sud. Il échoua au premier tour en recueillant 345 voix sur 11 897 inscrits et 6 629 votants. Élu membre de la commission exécutive du Parti socialiste SFIO des Ardennes en 1962, Elie Richard représenta sa fédération au congrès national de Puteaux en novembre 1964. À cette date, il était rédacteur en chef du journal fédéral Le Réveil Ardennais. Il occupa cette double responsabilité dans la fédération socialiste des Ardennes jusqu’au 23 février 1975.

Parallèlement à son activité politique, Élie Richard s’investit dans le mouvement associatif et sportif. D’abord président de la section départementale des réfractaires et maquisards, il fut porté à la présidence de l’association commerciale de Charleville-Mézières dans les années 1970. Dans le même temps, Élie Richard privilégia l’engagement sportif. Il présida le club de football l’Olympique de Charleville, et surtout l’UFOLEP pendant quarante-quatre années.
Enfin, Élie Richard appartenait à la franc-maçonnerie dont il fut une figure majeure. Ancien vénérable de la loge La Fraternité de Charleville- Mézières, il fut aussi conseiller de l’Ordre et Grand Maître adjoint du Grand Orient de France.

Marié à Andrée Jeannine Simone Hotte, le couple eut deux garçons : Roger, né en 1936, et Jacques, né en 1930. Il en eut deux autres d’une seconde noce avec Germaine Decker, Albert ,né en 1946, et Denis, né en 1950.
Décédé le 11 janvier 1990 à Charleville-Mézières, Élie Richard fut incinéré à Wattrelos (Nord). Il était titulaire de la médaille de la Résistance et de la Croix du combattant volontaire de la Résistance, officier de l’Éducation physique et des sports, et chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149941, notice RICHARD Élie, Louis par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 31 octobre 2013, dernière modification le 19 avril 2022.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes, 3 M 7, 8 et 9. — Le Réveil Ardennais, 1961 à 1975.—L’Union, 20 janvier 1961.— L’Ardennais-Dimanche, 14 janvier 1990. — Presse locale. — État civil de Girancourt.

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