AÏT KACIMI Alibert appelé fréquemment ALIBERT

Par René Gallissot

Émigré, ouvrier à Renault-Billancourt (près de Paris) ; militant communiste jusqu’en 1956 ; membre de la Commisson nord-africaine de la CGT ; actif à l’Amicale des Algériens en France (AGTA) ; participant à la mise en service de l’usine d’armement de Kenitra au Maroc à l’initiative de Michel Raptis (Pablo) ; à l’indépendance en Algérie, partisan de l’autogestion aux côtés de Pablo ; mort en exil en région parisienne en 2000.

Alibert Aït Kacimi a commencé comme apprenti aux débuts des années 1950 ; il devient professionnel tôlier soudeur de 1954 à 1960. À son entrée à Renault, il appartient au Parti communiste et participe à la Commission nord africaine d’Île de France de la CGT, tout en étant suspecté pour ses liens avec les trotskystes de la IVe Internationale. En 1956 il est délégué CGT du personnel alors qu’il quitte le Parti communiste à la suite du vote des pouvoirs spéciaux pour l’Algérie. Contacté par Aboubekr Belkaïd* qui est le représentant du FLN à Renault (Fédération de France), il contribue à la mise en place de l’AGTA en 1957 qui permet la double appartenance avec la CGT. En 1958, cette action devient clandestine. Aux côtés de son ami argentin, Elbio Campagnoli, il fait partie de l’équipe qui met sur pied pour le FLN, l’usine d’armement de Kenitra au Maroc qui est la grande contribution de Michel Raptis* (Pablo) et du mouvement trotskyste à la lutte algérienne de libération.

En Algérie après l’indépendance, il est un partisan activiste de l’autogestion (décrets de mars 1953), ce qui lui vaut des ennuis avec les autorités et une surveillance policière. Après 1965, sa situation devient insupportable ; ce n’est cependant qu’en 1971 qu’il reprend le chemin de l’exil. Il meurt en 2000.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149974, notice AÏT KACIMI Alibert appelé fréquemment ALIBERT par René Gallissot, version mise en ligne le 2 novembre 2013, dernière modification le 22 octobre 2020.

Par René Gallissot

SOURCES : Laure Pitti, Ouvriers algériens à Renault-Billancourt de la guerre d’Algérie aux grèves d’OS des années 1970, thèse de doctorat, Université de Paris 8, décembre 2002, t. 2., qui cite ses entretiens avec A. Aït Kacimi en 1993. – S. Pattieu, Les camarades des frères. Trotskistes et libertaires dans la guerre d’Algérie. Syllepse, Paris, 2002.

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