ALLEG Aïcha

Par Jean-Louis Planche

Modèle de l’École des Beaux-Arts d’Alger, communiste exclue du PCA en 1944.

Originaire d’un douar berbérophone du djebel Chenoua, (au-dessus de Cherchell), née vers 1918-1919, venue de Cherchell, Aïcha Alleg est employée de maison chez des « Européens ». Elle entre au PCA par l’intermédiaire d’un couple de vieux « Européens », ses voisins. Habitant avenue Pasteur, au pied du Gouvernement général et au-dessus des Facultés, elle est rattachée à la cellule de la rue du Docteur Trollard, dîte à l’époque, « cellule des Facultés » du Parti communiste algérien. Elle fréquente l’École des Beaux-Arts d’Alger ; Aïcha Alleg est connue comme étant le seul modèle « autochtone » acceptant de poser nue pour les étudiants des Beaux-Arts d’Alger à la fin des années 1930 et dans les années 1940. En 1941, elle rencontre Henri Salem (ci-dessous Henri Alleg*), jeune communiste débarqué de France dans le réseau des Auberges de Jeunesse tenu par des proches du PCA dissous. Elle l’héberge et lui fait établir de faux papiers en le présentant comme son frère, Henri Alleg.

Elle est exclue du PCA en 1944, vraisemblablement pour couper les pistes. Sa cellule sera dissoute en 1948 pour avoir fait preuve d’une opposition persistante à la reconnaissance de l’État d’Israël. Kaddour Khobzi*, qui en est membre, sera contraint par la direction du parti, d’aller soutenir le point de vue officiel du PCA sur l’État d’Israël dans les réunions du MTLD.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149992, notice ALLEG Aïcha par Jean-Louis Planche, version mise en ligne le 3 novembre 2013, dernière modification le 3 novembre 2013.

Par Jean-Louis Planche

SOURCES : Entretiens avec K. Khobzi*, Paris, 1989 ; entretiens avec Louis Nallard, Marcel Bouqueton et Maria Manton, artistes peintres, anciens étudiants des Beaux-Arts d’Alger, Paris, 1989.

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