ASSELAH Hocine

Né en 1917 à Tizi N’Tleta près de Dra-el-Mizan en Kabylie, mort en janvier 1948 ; organisateur des « Jeunes » de la Casbah d’Alger en 1939 et après 1942, en rivalité mais non sans reprise des modes d’action et des espoirs du mouvement des Jeunesses dans le sillage du mouvement ouvrier.

Etabli à Alger, Hocine Asselah gagne sa vie comme employé aux écritures ; il entre en 1937 aux Jeunesses du Congrès musulman qu’organise L. Lamoudi. Rejoignant Mohamed Taleb qui anime les « Jeunes » de la Casbah, il devient plus encore un activiste nationaliste en 1939 puis dans la clandestinité en dehors du PPA, car Messali a écarté ce groupe animé par M. Taleb pour avoir pris des contacts avec des dirigeants de l’Allemagne hitlérienne en guerre contre la France. Il faut attendre la fin de 1943 ou le début de 1944 pour qu’avec M. Taleb et H. Asselah, ces jeunes militants réintègrent le PPA avec l’aval de Messali*.
Après le débarquement allié de novembre 1942, les manifestations nationalistes algériennes ont du mal à reprendre face à l’effervescence patriotique française qui met en avant par l’alliance des communistes et des gaullistes, le mouvement de La France combattante Les jeunes activistes peuvent cependant faire des campagnes d’inscription sur les murs et monter quelques manifestations comme ce cortège de 400 à 500 militants qui crient dans le bas d’Alger : « Algérie libre », ce qui est la formule du mouvement messaliste, devant la représentation des États-Unis quand lui est remis le Manifeste pour les libertés rédigé, mais en concertation, par Ferhat Abbas. Ce Manifeste va faire l’objet des campagnes nationalistes portées par les comités des AML (Amis du Manifeste de la Liberté) animés par les nationalistes qui se réclament du PPA. Les groupes jeunes à Alger sont au premier rang. C’est principalement sous l’impulsion de Hocine Asselah que se développe l’action auprès des jeunes de la Casbah. Elle est certes liée aux mots d’ordre du PPA et de son journal, l’Action algérienne, mais aussi fort autonome par le progressisme des espoirs mis dans l’émancipation des jeunes sur le mode et en concurrence des mobilisations conduites par les Jeunesses démocratiques animées par les communistes. Il y a des échanges ou des moments communs, à Belcourt peut-être plus qu’à la Casbah.

Cependant, la coupure nationale va éclater à la suite des manifestations du 1er et 8 Mai 1945, encadrées côté France combattante par le service d’ordre de la CGT, et transformées en cortège et affirmation de masse par le PPA. Hocine Asselah est blessé dans les affrontements internes à la manifestation du 1er Mai ; il s’évade de l’hôpital et passe en clandestinité alors que redoublent à Alger même les violences lors de la manifestation célébrant l’armistice du 8 mai, et que les tentatives d’insurrection du PPA sont recouvertes par le déchaînement de la répression, plus férocement encore dans le Constantinois. C’est un moment de coupure entre communistes et nationalistes. Il reste cependant la maison commune qu’est la CGT. et des fréquentations de jeunes.
Entré au Comité central officialisé par la création du MTLD, Hocine Asselah est envoyé en 1946 à Paris pour réorganiser la fédération de France. Malade, il meurt en janvier 1948. C’est quelque temps après, que passe en France, Mohammed Belouizdad*, avant de mourir de tuberculose. Son itinéraire est parallèle comme organisateur du groupe de Belcourt, ces « Jeunes de Belcourt » sous le patronage du vétéran Si Ahmed Belarbi*, le légendaire Boualem, marqué plus encore par l’influence du mouvement ouvrier. À sa mort à Alger en février 1952, la dépouille de Mohammed Taleb sera mise en terre aux cotés de la tombe de Hocine Asselah.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150027, notice ASSELAH Hocine, version mise en ligne le 3 novembre 2013, dernière modification le 3 novembre 2013.

SOURCES : El Maghreb el Arabi, 16 janvier 1948. —M. Kaddache, Histoire du nationalisme algérien. op. cit. t.2. —B. Stora, Dictionnaire biographique des nationalistes algériens. op. cit. —O. Cartier, Entre nation et Jihad., op. cit.

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