BOLLE Louis.

Par Jean Neuville

Né à Couillet (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi) en 1889. Employé aux chemins de fer belges, dirigeant syndical chrétien, dirigeant de la Ligue des travailleurs chrétiens, conseiller communal démocrate-chrétien à Couillet.

Louis Bolle entre aux chemins de fer belges (devenue en 1926 la Société nationale des chemins de fer (SNCB)) comme commis. Il y devient plus tard chef de bureau principal. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il se lance dans l’action syndicale en créant la section carolorégienne du Syndicat chrétien des des chemins de fer, poste, télégraphes, téléphones , marine, aéronautique et radio (CPTTMAR). Il en reste le président jusqu’en 1959, date à laquelle il est remplacé par Léon Duterne. Il reçoit alors le titre de président d’honneur. Louis Bolle est également vice-président de sa centrale jusqu’en 1959 (la limite d’âge étant de septante ans). En 1926, à la création de la Commission paritaire des chemins de fer de l’État belge, il est délégué représentant la centrale. C’est là qu’il collabore à l’élaboration du statut du personnel et de ses règlements annexes.

Louis Bolle s’implique, aux côtés de Jean Bodart, dans la construction de la Ligue des travailleurs chrétiens (LTC). Le 26 février 1922, il préside la réunion constitutive de la LTC de l’arrondissement de Charleroi. Il en devient le président et Jean Bodart le secrétaire. C’est à ce titre qu’il convoque le premier Congrès de la Ligue qui a lieu à Fleurus (pr. Hainaut, arr. Charleroi), le 22 octobre 1922. Bolle est également président de la Ligue locale de Couillet.

En 1929, Louis Bolle est élu sénateur suppléant. Lors des élections provinciales du 7 juin 1936, il figure à la onzième place sur la liste - dissidente - de l’Alliance démocratique chrétienne, représentant le district de Charleroi. À partir de 1931, il est conseiller communal démocrate-chrétien de Couillet (il l’est toujours en 1960).

Louis Bolle est membre du comité de la mutualité chrétienne de Couillet et du comité de la Fédération des mutualités chrétiennes de Charleroi. Il est membre du comité de la coopérative, La Syndicale, fondée à Couillet, dont l’action s’étend à l’arrondissement.

Louis Bolle demeure le compagnon fidèle de Jean Bodart, même lors des difficultés que celui-ci rencontrera avec les conservateurs catholiques. Il assure tout aussi fidèlement une chronique hebdomadaire dans La Vie nouvelle, sous le pseudonyme de Zidoor. À travers cette chronique, transparaît un humour dont il ne se départit pas même lorsque, avec Jean Bodart, il doit « comparaître » devant l’évêque de Tournai, Monseigneur Rasneur, dont les sympathies vont plutôt aux conservateurs. Lorsque l’évêque dit à Bolle et à Bodart : « Il faut savoir mettre un peu d’eau dans son vin », Bolle répond : « Jusqu’ici nous n’avons eu que de l’eau et nous demandons seulement que l’on mette un peu de vin dans notre eau ». À partir de janvier 1931, sa chronique s’intitule Libres propos et est signée de son nom.

Louis Bolle quitte la SNCB pour prendre sa retraite en 1955.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150059, notice BOLLE Louis. par Jean Neuville, version mise en ligne le 4 novembre 2013, dernière modification le 3 juin 2020.

Par Jean Neuville

SOURCES : Le Bon combat, 25 septembre 1926, p. 1 ; 16 mai 1931, p. 1 ; 25 avril 1931, p. 1 ; mai 1945, p. 1 ; juillet 1946, pp. 1, 4 ; 1er janvier 1949, p. 1 ; 1er février 1949, p. 3 ; 15 juin 1949, p. 4 ; 1er février 1952, p. 4 ; 15 juin 1953, p. 4 ; 15 janvier 1955, p. 4 ; 1er avril 1956, p. 4 ; 15 février 1959, p. 3 ; 15 mai 1960, p. 3 – NEUVILLE J., Adieu à la démocratie chrétienne ? Élie Baussart et le Mouvement ouvrier, Bruxelles, 1973 − PIRSON E. (dir.), Histoire du mouvement ouvrier chrétien à Charleroi. 1886-1990, Charleroi, 1995.

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