BOULVIN Louis. [Belgique]

Par Jean Neuville

Boussu (pr. Hainaut, arr. Mons), 14 mai 1921 − Grand-Hornu (aujourd’hui commune de Boussu), 24 décembre 2009. Fonctionnaire, dirigeant jociste, employé à la mutualité chrétienne, secrétaire de la Fédération du Mouvement ouvrier chrétien de Mons (pr. Hainaut), père d’André* et d’Anne Boulvin.

Louis Boulvin est le fils d’Émile Boulvin, ajusteur et traceur de locomotives aux chemins de fer, et de Céline Dorchain, couturière à domicile. Après ses études primaires, il commence les humanités gréco-latines à l’Athénée de Mons, qu’il arrête au bout de quatre ans car il souhaite travailler. Il entre en 1939 au ministère des Finances dans le service Enregistrement. Pour poursuivre cette activité, il se forme sur le tas et étudie, entre autres, le Code civil.

Pendant plusieurs années, Louis Boulvin est membre du Patro de Boussu qu’il quitte vers 1938-1939 pour entrer dans la Jeune JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne). Peu à peu, influencé par l’abbé Levallois, il s’intéresse aux activités de la Fédération jociste de Mons- Borinage (pr. Hainaut). Il devient membre de l’équipe fédérale vers 1940-1941.

Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, Louis Boulvin entre au Greffe du tribunal de Mons. En 1945, il effectue son service militaire mais suite aux nombreuses arrestations qui suivent la libération du pays, il est rappelé au Greffe de Mons. Peu de temps après, à la demande de Vincent Foucart*, président national de la JOC, et sur intervention de Jacques Basyn, ministre de la Justice, il est libéré de son engagement pour devenir permanent jociste dans le Tournaisis (pr. Hainaut). Le 1er mai 1947, Louis Boulvin entre dans l’équipe nationale de la JOC. Il est à la fois trésorier national et coordinateur des actions des fédérations du Hainaut. Boulvin est une des chevilles ouvrières du Congrès jociste de 1950 célébrant le 25ème anniversaire du mouvement.

Le 1er janvier 1951, Louis Boulvin quitte la JOC pour le service de presse et propagande de l’Alliance nationale des mutualités chrétiennes (ANMC). Il s’occupe particulièrement du journal En Marche et de la publication destinée aux malades.

Le 7 avril 1951, Louis Boulvin épouse Marie Deridder, originaire de Dilbeek (aujourd’hui pr. Brabant flamand, arr. Hal-Vilvorde), née le 12 février 1923. Cette équipière fédérale de la Vrouwelijke katholieke arbeidersjeugd (VKAJ, pendant flamand de la JOC féminine), est d’abord sténo-dactylo au Centre de l’homme à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) avant d’être employée à la Centrale jociste.

En 1952, Louis Boulvin quitte l’ANMC pour devenir secrétaire fédéral du Mouvement ouvrier chrétien (MOC) de Mons. Sa mission immédiate est d’assainir les finances fédérales et développer les sections locales du MOC.
Parallèlement, il assume divers engagements dans la pastorale familiale, dans les groupes de foyers et dans la pastorale ouvrière. Membre du Bureau régional et du Conseil général de Rénovation wallonne, il est vice-président de cette organisation en 1967. L’année suivante, avec les secrétaires régionaux du MOC de Charleroi (Germain Capelleman), de Liège (Jean Verjans) et de Namur (André Tilquin), il se prononce en faveur d’une « reconnaissance officielle des réalités communautaires », c’est-à-dire en faveur d’une forme de fédéralisme. En 1969, il adhère au mouvement progressiste, Objectif ’72 Wallonie-Bruxelles.

À la fin de 1970, Louis Boulvin figure parmi les opposants au plan d’André Oleffe, président national du MOC, tendant à négocier l’entrée en bloc des démocrates-chrétiens au sein du Parti social-chrétien (PSC). Au cours des années 1970, Louis Boulvin est, en effet, un partisan déclaré de l’expérience de rassemblement des progressistes qui, notamment dans le Grand Mons, repose sur une étroite collaboration entre les catholiques progressistes du Groupement politique des travailleurs chrétiens (GPTC) et le Parti communiste de Belgique (PCB), sous le nom d’Union démocratique et progressiste (UDP).

Retraité depuis la fin de 1984, Louis Boulvin poursuit son action sociale dans la coopérative régionale dépendant de la Fédération nationale des coopératives chrétiennes (FNCC), à l’Union chrétienne des pensionnés qui dépend de la mutualité chrétienne, au sein du Centre de santé de Mons-Borinage. Il s’investit également dans l’organisation de stations de plein air et deux écoles de devoir, dans Amnesty international, dans les Communautés d’église en monde ouvrier (CEMO) pour le Borinage et le diocèse de Tournai.

Louis Boulvin est le père de quatre enfants dont André (1942-2023) qui sera secrétaire provincial du MOC de Namur et Anne, actuelle secrétaire générale de Vie féminine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150064, notice BOULVIN Louis. [Belgique] par Jean Neuville, version mise en ligne le 4 novembre 2013, dernière modification le 23 janvier 2024.

Par Jean Neuville

SOURCES : Notes prises lors d’une interview du biographié par Marguerite Fiévez le 10 février 1988 − GERARD E., WYNANTS P. (dir. ), Histoire du mouvement ouvrier chrétien en Belgique, 2, Louvain, 1994 − COENEN M.-Th. et GOVAERT S. (dir.), Le rassemblement des progressistes 1944-1976, Paris-Bruxelles, 1999 − DELFORGE P., « Boulvin Louis », dans DELFORGE P., DESTATTE P., LIBON M. (dir.), Encyclopédie du mouvement wallon, t. I, Charleroi, 2000, p. 180 – WYNANTS P., « André Oleffe et le fédéralisme : du rejet à l’acceptation résignée (1961-1972) », Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 1954, 2007.

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